Liberté des enfants de Dieu et amour de la vérité.

On peut évidemment faire beaucoup de reproches au septième film de Jean-Pierre Melville, on peut trouver des défauts de montage, d'enchaînements peu convaincants, on peut même penser que certaines scènes sont peu utiles... Mais ce qui fait de ce film un classique de notre cinéma français, c'est sa profondeur. Porté par un Belmondo sobre, bouleversant et une Emmanuelle Riva belle, provocante, l'interprétation est parfaite et laisse une grande place à l'imagination du spectateur. La réalisation joue sur le paradoxe entre une femme qui se pense libre (veuve, marxiste, athée...) et un prêtre que l'on peut penser enfermé dans un carcan moral et dogmatique. Le déroulement du film nous montre l'inverse, la liberté des enfants de Dieu face à l'enfermement de l'Homme sans Dieu.
Ce film a le grand mérite de parler de la religion catholique sans dire de bêtise, mais sans les yeux bandés également. Melville semble avoir tout compris: oui la construction humaine est contestable et imparfaite, mais la vérité libératrice qui la sous-tend est de Dieu! Ce prêtre respire la Foi libérée des pesanteurs du code moral, des manières, des rites; il sait qu'il a choisi définitivement le Christ et que pour cela il ne peut se donner à quiconque d'autre, même pas à la belle et intelligente créature. Il n'est pas retenu par des mœurs, il est tendu vers le Bien et le Vrai ce qui lui procure cette force tranquille.


Il y a bien d'autres choses intéressantes à voir dans ce film, mais cet aspect de liberté m'a particulièrement frappé pour ce film dont le contexte est l'Occupation...

Centauremalicieux
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le 28 juin 2017

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