Les 18 Armes légendaires du kung-fu par Ryo_Saeba
Doté d'un casting martial de haute volée composé de la famille et des disciples de Lau Kar Leung, Legendary Weapons of China représente vraiment à merveille le cinéma de son auteur. Le réalisateur reprend la recette déjà bien expérimentée durant ses précédentes réalisations en opposant encore une fois deux visions du Kung-Fu bien différentes pour démontrer au final que son Kung-Fu et ses valeurs sont les meilleurs. On retrouve donc les confrontations entre les générations, le rejet et la peur face à ce qui vient de l'occident, sa vision très traditionnelle du Kung-Fu et de la vie ainsi que sa fameuse philosophie martiale humaniste.
La séquence clé du film est sans aucun doute celle où Fu Sheng, aidé de ses amis, se fait passer pour le grand maître Lei Gung en effectuant un show prouvant son invincibilité. Lau Kar Leung brouillé avec Chang Che à l'époque, ridiculise complètement Fu Sheng dans une parodie d'une scène de combat justement très Chang Cheienne. Le héros continue à se battre coûte que coûte, ramassant ses intestins pendouillant, pour les remettre en place avant de faire un noeud avec sa ceinture pour maintenir le tout. En effet Chang Che a toujours soutenu qu'un héros ne devait pas succomber suite à une blessure mais sans cesse se relever pour continuer le combat et lorsque Lau Kar Leung lui demanda de démontrer qu'une telle vitalité était justifiée, Chang Che lui répondit : « Un homme éventré, avec ses tripes en l'air, n'en est pas moins capable de bouger ! ». Lau Kar Leung lui, n'aime pas les truqueurs et Fu Sheng se fait naturellement punir en conséquence dans une très belle scène d'envoûtement suivie d'un séjour dans une fosse septique.
Legendary Weapons of China est donc une Kung-Fu comédie typique du réalisateur mélangeant habilement combats et comédie avec une volonté de mettre en avant certaines valeurs si chères au réalisateur. Au niveau des affrontements nous sommes dans la meilleure période du Kung-Fu old school, c'est-à-dire à la limite du déclin mais également de l'évolution qui se prépare, notamment à la Golden Harvest, avec de jeunes talents tels que Jackie Chan ou Sammo Hung. Les combats frisent la perfection que ce soit ceux en huis clos entre Kara Hui, Hsiao Hou et Gordon Liu ou le final dantesque opposant les deux frères à la vie comme à l'écran : Lau Kar Leung et Lau Kar Wing qui utilisent les 18 armes traditionnelles chinoises, on ne peut que rester en admiration devant tant de maîtrise. Pour ceux qui n'en seraient pas encore convaincus, Lau Kar Leung est définitivement le plus grand réalisateur de Kung-Fu old school.