Un film qui commence en clin d’œil aux sixties pour finir en doigt d’honneur au spectateur.
La première moitié, sans éclat, est au moins plaisante : esthétique rétro-futuriste qui coche ses cases, dynamique de groupe vaguement cohérente, et un petit goût de comics old school pas désagréable. Bonne idée, ce petit robot Herbie qui a ses programmes sur cassettes. On se dit que le film a trouvé un ton : naïf mais honnête.
Puis, à mi-parcours, effondrement total.
Ben Grimm ? Inexistant à part pour casser des meubles dans un montage comique digne d’un spot IKEA. Et le pauvre franchement n’est pas mis à son avantage avec son imper d’exhibitionniste et son chapeau.
Sue Storm ? Réduite à son utérus avec, en bonus, des vannes sur son col en pleine pseudo-course poursuite spatiale.
Le Surfer d’Argent ? Une ligne de dialogue et puis s’en va. Dommage car Julia Garner était vraiment excellente dans la série Ozark.
La scène de retour sur Terre, censée être haletante, ressemble à un recyclage de scènes coupées de séries Disney+ : que des gros plans sur des gens qui regardent des écrans, coupés par trois plans de l’extérieur moches comme un fond vert de séries sans budget.
Galactus ? Pas trop mal si ce n’est qu’il change de taille à chaque plan. Et ce n’est pas une exagération, c’est littéral.
Ajoutez à ça un ton qui alterne sans cohérence entre parodie, candeur premier degré et cynisme fainéant. Natasha Lyonne, mal dirigée comme jamais, vient poser une scène absurde dans la rue, pour ne plus jamais revenir (ou presque). Une menace galactique est censée arriver "bientôt", mais entre deux blagues sur des sandwiches et un robot qui pose des protections pour bébé, on perd toute notion d’urgence.
Et pour finir, le clou du spectacle : un discours final sur "le monde, grande famille", joué devant 50 figurants qui tentent tant bien que mal de remplir un parking vide. Un générique, un siège bébé, et voilà. Rideau. Non pas encore car chez Marvel ce n’est jamais fin car nous avons la scène post-générique et puis une autre. Et voilà c’est fini.
Un film qui ne choisit rien : ni l’hommage, ni l’ironie, ni le récit héroïque. Juste une suite de choix paresseux, de faux clins d’œil, et de séquences mal torchées. C’est triste, parce qu’il y avait du potentiel.