Le fait de voir le huitième film de Quentin Tarantino, Les 8 Salopards, est déjà un petit miracle en soi puisque le réalisateur avait annoncé avoir abandonné le projet après que le scénario ait fuité sur Internet. Réunissant un casting de dingue, appelant Ennio Morricone pour la musique pour qu'il crée les morceaux du film (alors que Tarantino avait l'habitude de reprendre d'autres morceaux d'anciens films pour ses précédents opus) et proposant un western sous la neige, il y avait de quoi s'amuser.


Ce huis-clos s'avère vite assez passionnant. On retrouve en tout cas directement la touche Tarantino dans la façon d'amener les choses, dans la manière de réaliser notamment les conversations entre les protagonistes. A ce titre, je trouve qu'il y a un changement à ce niveau depuis son film Inglourious Basterds. Au niveau du pitch, le fait de savoir qu'il y avait probablement quelqu'un qui cachait son jeu m'a rappelé Reservoir Dogs.


Ce que j'apprécie évidemment beaucoup chez Tarantino c'est de faire passer 2h50 de film comme pour du beurre, preuve s'il en est que je ne m'ennuie pas. C'est le cas avec Les 8 Salopards. Comme je l'ai dit le huis-clos est bougrement bien foutu. Sans oublier qu'on n'échappe pas à quelques moments d'humour bien sentis.


Le film est loin d'être un simple huis-clos puisqu'en arrière-plan demeure constamment la ségrégation raciale et la cause Nord - Sud. Le contexte de l'oeuvre est l'après Guerre de Sécession. On a le personnage du Marquis qui est toujours sur ses gardes face aux Blancs. On a les anciens Sécessionnistes déchus. On a les crapules. Le plus beau finalement, c'est de voir que l'ancien Rebelle et le Marquis vont s'associer pour combattre le(s) traitre(s).


Samuel L. Jackson avait un rôle dans Django Unchained où il jouait un noir au service de son patron blanc. Et il lui rendait bien service d'ailleurs. Ici c'est tout l'inverse. On retrouve Kurt Russell, Tim Roth, Michael Madsen ou Bruce Dern, de bonnes vieilles gueules du cinéma. On aurait presque un instant de nostalgie. Jennifer Jason Leigh est particulièrement méconnaissable. Son personnage n'arrête pas de se manger des branlées du "Bourreau". Enfin, la petite présence sympathique de Channing Tatum qui même en desperado barbu devrait encore faire tourner la tête de ces mademoiselles.


Au final, une oeuvre de Tarantino réussie, même si tout n'est pas parfait. On notera par moments quelques facilités et quelques répétitions (les discussions devant la diligence pour faire monter les personnages ont tendance à ralentir le rythme). Certainement pas son meilleur film mais encore un bon cru pour ceux qui apprécient le cinéaste.

batman1985
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le 25 déc. 2016

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