Les Affameurs (Bend of the River) est un western américain réalisé par Anthony Mann et sorti en 1952. Mettant en vedette l'incontournable James Stewart, ce film s'inscrit dans la période faste de la collaboration entre l'acteur et le réalisateur, qui a redéfini le genre en y injectant une dimension psychologique et une rugosité morale. L'histoire suit Glyn McLyntock (Stewart), un ancien bandit qui escorte un groupe de colons pionniers vers les terres fertiles de l'Oregon, avant que l'amitié, la trahison et la survie ne le confrontent violemment à son passé et à la nature humaine.
Points Forts
Une mise en scène de maître :
- Anthony Mann démontre une nouvelle fois son talent pour mêler le drame psychologique à la grandeur du paysage. Le film utilise magnifiquement les décors naturels de l'Oregon, filmés en Technicolor éclatant, qui ne servent pas de simple toile de fond mais participent pleinement à l'intensité de l'histoire.
La dualité des personnages :
- Le film excelle dans l'exploration de la rédemption et de la trahison. James Stewart (Glyn McLyntock) incarne parfaitement le "héros mannian" au passé trouble qui lutte pour une vie honnête, tandis qu'Arthur Kennedy (Emerson Cole) est un antagoniste nuancé dont l'amitié fragile est le cœur du conflit.
Rythme et action :
- Le scénario est alerte et bien rythmé, évitant l'ennui grâce à une série de rebondissements constants. L'action est brutale et efficace, typique du réalisme d'Anthony Mann.
Points Faibles
Prévisibilité du scénario :
- Bien que l'exécution soit solide, l'arc narratif du bandit repenti suit une voie relativement classique pour le genre. La nature exacte de la trahison de certains personnages peut être pressentie assez tôt.
Qualité de l'image (historique) :
- Pour les versions originales ou anciennes, certains défauts du Technicolor (comme les franges vertes) peuvent être un léger inconvénient, bien que cela soit inhérent à la technologie de l'époque.
Conclusion
Les Affameurs est un western essentiel de l'après-guerre. Il allie l'épique de la conquête de l'Ouest au portrait intime d'hommes et de femmes aux prises avec leurs propres démons. La note de 7/10 reflète la qualité de sa réalisation et de ses performances, tout en reconnaissant que son intrigue manque parfois de l'originalité totale des plus grands chefs-d'œuvre. C'est un classique indéniable qui mérite d'être vu.