Les Amours imaginaires par Eggdoll
Les Amours Imaginaires, c'est avant tout un film profondément esthétique. De très beaux plans, de très belles couleurs... Ne nous cachons pas que le scénario est assez plat : cependant, cela ne m'a pas vraiment dérangée puisque, plus que l'objet de l'amour des deux principaux protagonistes, je me suis extrêmement intéressée à Marie. Car Marie, ou plutôt son actrice, Monia Chokri, a un très bon jeu d'acteur, ses répliques sont d'une élégance et d'une originalité prenantes, elle dégage une certaine classe même si elle fait largement plus que 25 ans. J'ai énormément aimé ses scènes de déplacement au ralenti, avec les "Bang bang" kitsch en fond sonore qui sont revenus trois fois, si je ne m'abuse. Kitsch, oui : mais kitsch avec classe. Le thème musical m'a plu, ainsi que les bizarreries des cadrages, des couleurs, et puis le jeu des acteurs en général. Un film esthétique, donc : mais pas ennuyeux pour autant. Quoique, j'admets avoir commencé à trouver le film long et traînaillant sur la fin, ce qui était dispensable à mon avis ; mais si l'action n'est pas abondante, elle n'est pas assez absente pour que l'on regarde l'heure avec la lumière de son portable. Je dirais que pour l'apprécier, il faut voir le film en s'intéressant aux deux personnages principaux (on s'en fout de Nicolas), considérer la crédibilité de leur jeu, ce qu'ils dégagent grâce à la mise en scène plus que comme une peinture d'une jeunesse décadente en mal d'amour ou autres niaiseries. C'est en cela que le film m'a séduite. Petit coup de coeur spécial pour, outre les scènes avec Monia Chokri, son parapluie et la scène finale où Marie et Francis dévisagent Nicolas.
Passons aux défauts : quelques longueurs, donc. Un Nicolas (mais bon c'est un avis personnel nullement en rapport avec la qualité du film) détestable. Un accent québécois pas très sexy mais peu présent sauf... Dans les interviews coupant (ou entament pour la première) à trois reprises l'histoire. Je n'ai pas vraiment compris l'intérêt : une recherche d'originalité à tout prix ? Un lien impérieux à faire avec le film ? Bof. D'accord d'accord, il y a un lien, mais moi ça m'a surtout gonflée. Que cela coupe le film en différentes séquences et veuille nous en apprendre plus sur les sentiments des personnages, pourquoi pas ; mais ce n'était pas essentiel et peu intéressant.
Bref : un très beau film, séquentiel, original dans la forme, un peu simplet mais pas de manière dérangeante dans le scénario... A voir, au moins au cinéma.