Après être revenu à la lumière grâce à Sergio Leone, Lee Van Cleef a cachetonné dans des productions italiennes assez inégales. Au contraire de plusieurs de ses westerns, ce film ne restera pas dans la légende.
Antonio Margheriti est pourtant de la race dite des "bons faiseurs" : un artisan compétent, capable avec un script improbable et un budget ridicule de faire une série B acceptable et non un honteux nanar (quoi que parfois...). Il a dirigé Lee Van Cleef dans des westerns "spéciaux" : une rencontre improbable avec les stars de la Blaxploitation dans La chevauchée terrible et une collaboration avec l'artiste martial Lo Lieh à la recherche de fesses tatouées de prostituées dans Le bon, la brute et le karaté.
De toutes ces bizarreries est née une amitié entre les deux hommes, ce qui fait que Lee Van Cleef a accepté de jouer dans cette production fauchée aux Philippines.

Le film essaie de lorgner du côté d'Indiana Jones en nous proposant de l'exotisme et de l'aventure, mais ne croyez pas que Lee Van Cleef va singer Harrison Ford (surtout qu'il était à l'époque boiteux, alcoolique et sexagénaire!) même si c'est son nom qui est mis en avant. Non, c'est l'impassible Christopher Connelly qui est chargé de porter les exploits du film sur ses épaules. S'il est légèrement plus crédible physiquement (et qu'il est américain, donc plus vendeur pour l'exportation), malheureusement cet acteur souffre d'un manque flagrant d'expressivité, fait penser à Gordon Mitchell mais en beaucoup moins charismatique, et son doubleur lui a refourgué son léger accent chantant du sud. Imaginer une espèce de touriste marseillais quadragénaire un peu limité censé devenir l'Indiana Jones du Pacifique est au-dessus de mes forces, désolé.

Au niveau de l'histoire, même comparé à un bon ersatz d'IJ comme Les aventuriers du temple du soleil par le même réalisateur et le même scénariste, ça reste très laborieux.
- Déjà je n'arrive pas à comprendre pourquoi ils ont décidé que l'action se déroulerait en Malaisie en 1938 alors que les autorités coloniales de ce pays étaient britanniques, et non pas américaines. (Et que les Philippines étaient Américaines!) Cela montre déjà le niveau...
- Ensuite, passé un premier twist plutôt agréable au bout de 15 minutes, l'histoire devient bêtement linéaire (trésor à rechercher + méchants sur la même piste), et sombre dans l'inintérêt progressivement.
- L'histoire est parsemée de running gags particulièrement navrants (mention spéciale à la cruche de service qui donne juste envie de devenir un bobo bien pensant tellement son traitement est énervant)

Le rythme est lent, les effets spéciaux souvent ratés, l'action plutôt agréable.

A réserver aux fans intégristes de Lee Van Cleef et / ou de films d'aventures des années 80.

Créée

le 20 oct. 2014

Critique lue 622 fois

1 j'aime

3 commentaires

Jibest

Écrit par

Critique lue 622 fois

1
3

Du même critique

Haute tension
Jibest
3

Départementale de la mort!

J'aime mon pays et j'aime les films d'horreur mais c'est pas qqch de compatible malheureusement. Je me le suis prouvé une nouvelle fois avec ce film qu'on met pourtant dans le haut du panier de la...

le 23 mai 2014

32 j'aime

11

Le Petit journal
Jibest
7

Alternative à 50 JT

Le PJ est peut-être un journal agaçant, moralisateur, meublant parfois au point de devenir un nouveau magasin Ikea, confus entre ses moments sérieux et humoristiques souvent l'un après l'autre sans...

le 21 avr. 2014

31 j'aime

23

Merlin
Jibest
2

Critique de Merlin par Jibest

Une série fantastique : - Gandalf se transforme en Jugnot avant d'aller papoter avec Saroumane (qui s'est tressé la barbe) - Un raton-laveur américain à Brocéliande - La célèbre chaîne de montagnes...

le 30 oct. 2012

20 j'aime