Une classe de Ce2 (dont les garçons ont clairement une voix d'homme adulte) reçoivent un cours de géopolitique express sur les méchants communistes, puis décident de partir en camping. Après une ellipse (à la gloire de Moloch ?), sept élèves pêchent avec leur instit. On passe à la partie animée, celle du rêve, où ils trouvent un vaisseau extraterrestre avec deux enfants à leur bord. C'est la bagarre avec leur adversaire qui a pactisé avec les communistes ("Une alliance des méchants de la Terre avec les méchants de l'espace ?"), les gentils gagnent. Puis c'est la fin du rêve et le retour à la vie civile. Mais le film s'achève par une bataille spatiale animée hors de propos.
La partie live est mal filmée, mal éclairée, mal doublée, mal montée, mal rythmée. Et elle introduit les méchants communistes de façon pataude. Mais elle est éclipsée par le cœur du film. Venons-en y.
On ne comprend rien à l'intrigue. Il y a un expert en physique nucléaire qui ne sert à rien et qui participe à la danse de la victoire finale. Les ressources du méchant venu de l'espace sont fluctuantes (Il est maître de l'univers ou du système solaire ? Pourquoi a-t-il besoin de l'aide de douze soldats pouilleux ?). Mais la forme n'est pas tellement mieux : les batailles de robots géants sont molles et puent la réut' (tous les moyens sont bons pour atteindre la barre d'1h), que mon amie S a commenté de cette phrase pleine de désarroi : "Ils ont réussi à rendre ennuyeuses des batailles de robots".
Il est évident que c'est une œuvre de propagande : les méchants sont des communistes disgracieux, avides, veules, cruels, prompts à la trahison, et mis sur le même plan qu'un conquérant mégalo qui veut avaler l'univers. Heureusement que l'exécution est aussi pathétique, sinon ç'aurait été un banal navet nauséabond.
La bataille spatiale hors de propos a provoqué beaucoup d'ennui chez mes co-spectatrices, mais j'aime le principe : le joug du grand méchant s'étend sur tout l'univers, il ne va pas disparaître instantanément. Pour comparer, je n'aime pas la fin de Star wars 6 où la mort du méchant paraît forcément concomitante à la victoire du bien (et j'aime encore moins le 7 qui en dit encore moins sur la nature du mal). Donc j'aime cette tentative d'ancrer la situation finale... Mais il est évident qu'elle est ratée.