Un film lent sur des sprinteurs. Quel beau paradoxe.


A la réflexion, lorsque la musique d'un film est plus réputée que le film en lui-même, on est en droit de se poser des questions.
Ne mâchons pas les mots, Chariots of Fire, c'est chiant. L'histoire est sans intérêt. A ce rythme là, pourquoi ne pas faire un film sur chaque vainqueur aux Jeux Olympiques. On suit donc ici deux athlètes britanniques, deux sprinters, dans leur préparation des Jeux de Paris en 1924. L'un est Écossais et court au nom de Dieu, l'autre est juif et court contre l'antisémitisme. Franchement, les seuls obstacles auxquels ils font face sont les conditions météorologiques du Royaume-Uni. Le film n'est que la préparation plan-plan des deux athlètes suivie de leurs performances aux Jeux. Alors qu'un questionnement moral et religieux semble pointer le bout de son nez pour apporter du piment, il est résolu en trois phrases, accentuant encore ma déception.


Pour améliorer le tout, on a droit à des milliards de ralentis (si ce n'est pas plus). La durée d'un 100m étant d'environ 10 secondes, je comprends qu'on puisse faire la course au ralenti pour prolonger l'instant et la rendre plus épique, mais enfin avoir du ralenti en permanence à partir du moment où les sprinteurs entrent dans le stade et jusqu'à la fin de la course en passant par la préparation, c'est trop. Beaucoup trop, qui plus est lorsque les autres protagonistes, comme les spectateurs ou des personnes extérieures au stade, sont à vitesse normale. En plus, même si à l'époque les techniques de course étaient moins évoluées et étudiées qu'aujourd'hui, le style des coureurs prêtent plus au rire qu'à l'admiration. Ils courent comme des dératés, et c'est à se demander s'ils arriveront au bout.
Plus encore, les deux personnages principaux ne se croisent que lors d'une course de préparation et lors des Jeux. On alterne donc entre leurs deux histoires, ce qui fait qu'on n'est ni avec l'un, ni avec l'autre.


Toutefois, la musique de Vangelis et une photo superbe, particulièrement pour les scènes en Écosse, viennent sauver le tout du naufrage.

JakeElwood
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le 2 juin 2014

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