Oh oui David, lèche-moi le gros colon !

Attention, cet avis comporte ce genre de divulgâcheurs :

Bonjour, c’est le futur (ou une dystopie) sauf que d’habitude, l’auteur donne quelques élements pour se projeter, alors que là : ¯\_(ツ)_/¯ ). Dans une société où les humains ont vaincu la douleur parce que ¯\_(ツ)_/¯ (sauf dans leur sommeil ? ¯\_(ツ)_/¯), certains s’amusent à se faire pousser des organes ou des tumeurs (c’est pas clair ¯\_(ツ)_/¯) grâce à ¯\_(ツ)_/¯ parce que c’est cool ¯\_(ツ)_/¯. Le rapport entre la disparition de la douleur et la création d’organe ? ¯\_(ツ)_/¯ Pendant ce temps là, des mecs louches mangent des barres pas au chocolat et saignent des filles ¯\_(ツ)_/¯. Un flic enquête sur ¯\_(ツ)_/¯ et des gratte-papiers passent leurs journées à ¯\_(ツ)_/¯. Et puis il y a des meubles bizarres qui servent à ¯\_(ツ)_/¯. Et un artiste déguisé en ninja ¯\_(ツ)_/¯. Et du désir, beaucoup de désir pour les trous qui saignent (là je comprends).

Sur le papier, les crimes du futur est un thriller SF génial et captivant :

Mais de l’idée à l’écran, le réal a opéré une chirurgie très maladroite. Enfin maladroite …on parle de l’auteur de Cosmopolis et d’Existenz, donc la veine cryptico-pompeuse déjà fait déjà largement ses marques de fabrique. Les crimes du futur plonge allègrement dedans. Rien n’y est fluide, tout semble factice : l’histoire, puisque le grand professeur y balance plein d’éléments sans en développer aucun, les décors qui en font trop dans le délabrement, les dialogues et les situations, le jeu d’acteur (vu que les comédien.nes échouent à incarner ce texte abscons). Les exhibitions performatives, censées être des moments dionysiaques et transgressifs tournent à vide et à la parodie grotesque avec tout ces gens qui filment avec de vieilles caméras (alors qu’il existe des bagues caméras dans cet univers).

Bref, les éléments s'emboitent mal parce que tous les non-dits sur cet univers empêchent de s'approprier le contexte, les motivations et les enjeux des personnages. Un comble puisque la clé d’un film de SF est de parvenir à se rendre crédible. Tout ça pour un message tellement benoitement écolo que...non. Sauf qu’on s’en fiche royalement puisque tout cela est un paravent à un discours méta sur l’art, l’artiste, son public et regarde-moi jouer avec mon caca. A ce niveau de snobisme, on aurait presque envie de gerber si on n’avait pas piquer du nez avant.

Moralité : parfois, la bande-annonce suffit ¯\_(ツ)_/¯