Hier soir, j'ai été voir l'avant-première de ce film, dans la salle, il devait y avoir les deux tiers du YouTube Game français, plus Maurice Barthélémy, plus Boulet (le dessinateur) et j'en passe. Mon taux d'excitation était alors à son maximum, surtout quand Slimane Baptiste Berhoun était à 20 cm de moi dans la file d'attente, et je n'ai même pas osé lui demander une photo, subjugué par son charisme.
Bref, tout ça pour dire que mon ressenti sur le film a certainement été influencé par cette excitation préliminaire.
Il n'empêche que le film est bon, j'avais vraiment peur qu'ils se plantent comme d'autres l'ont fait avant eux, mais ce n'est pas le cas. J'ai ris, j'ai tellement ris, toute la salle riait (surtout Hugo Tout Seul d'ailleurs), parce que les vannes sont parfaites, inventives, et elles servent le scénario pour la plupart ! Et ça putain c'est fort, en mettant en avant la personnalité d'un personnage, en nous expliquant un concept important dans l'histoire, aucune vanne (ou presque) n'est gratuite.
Le scénario utilise beaucoup de raccourcis pour faciliter l'avancée dans l'histoire mais le tout reste toujours cohérent, la narration est simple mais logique. Et quand je dis simple je parle bien de la narration, parce que le concept d'échange de corps est tout sauf simple, je n'imagine même pas la galère que ça a du être à tourner, et pourtant on sait toujours qui est qui grâce à des acteurs tous plutôt bons.
En parlant d'acteurs, j'ai découvert le comédien PV Nova dans ce film qui n'est qu'un personnage secondaire mais joué par un acteur talentueux, on oublie totalement qu'il s'agit de PV Nova quand on le voit à l'écran, mais peut-être que l'absence de lunettes aide un peu. Raph Descraques, dont le personnage est une femme dans le corps d'un homme, joue de façon juste et ne caricature pas, et ça pour le coup ça ne doit pas être simple. Vincent Tirel est juste parfait dans son rôle, Julien Josselin est lui aussi très juste, même dans les scènes sérieuses.
Je ne pourrait pas analyser le jeu de tous les acteurs tant ils sont nombreux, mais chacun a son moment a lui et l'occasion de prouver son talent.
D'un point de vue technique on sent hélas le manque de moyens par moments, beaucoup de problèmes de mises au points, des travellings un peu maladroits, l'absence de maquillage qui se ressent parfois, sans être ultra dégueulasse non plus. Malgré tout ça essaye des choses dans la mise en scène et quelques plans sont vraiment bien foutus et rendent les scènes bien épiques. Les plans sont dynamiques, l'image est jolie (malgré les défaut précédemment cités), le montage est très énergique, d'ailleurs mention spéciale au rythme du film qui est vraiment bien géré.
Zone Spoiler :
La fin est un peu bâclée à un moments, un personnage important est supposé mort et je trouve que la scène ne dure pas assez, on a pas vraiment le temps d'être triste alors qu'on aurait vraiment pu verser une petite larme avec une progression un peu plus lente à ce moment précis.
Le film est influencé à mort par le Cinéma américain, comme d'hab j'ai envie de dire. Parce qu'en fait en regardant ce film, c'est un peu comme si on regardait le meilleur sketch de Suricate, c'est comme un aboutissement.
J'ai d'ailleurs une chose en tête à leur sujet : Séparément, ils sont drôles, ils ont du talent mais autant que beaucoup d'autres, mais ensemble, ils forment un cerveau ultime, comme une machine de création pure, ils sont parfaitement complémentaires. Les Suricate sont au dessus de nous, et ce de façon on ne peut plus modeste, et ça c'est vraiment stylé.
Les Dissociés, ça se regarde sur Internet, et de façon totalement gratuite.
PS : En espérant que les producteurs de Cinéma Français voient ce film et son succès (car ce film va marcher) et se sortent les doigts.
5 commentaires