Début des années 80, élection de Mitterrand, mort de Bob Marley, deux frères, une fille, une radio pirate et le service militaire…
Les Magnétiques est un pur récit initiatique de l’entrée dans l’âge adulte à l’aube d’une révolution socio-culturelle. Philippe, discret et introverti vit dans l’ombre de Jérôme, son grand frère expansif et rebelle. Au milieu, il y a leur père et son garage, leurs amis et leur radio pirate, beaucoup de fêtes et de musique, et une fille, Marianne, en couple avec Jérôme mais dont Philippe est secrètement amoureux. N’ayant pas réussi à se faire réformer P4, Philippe se retrouve contraint de partir à Berlin pour effectuer son service militaire. Les rapports entre les deux frères vont s’en trouver bouleversés.
Les Magnétiques est rythmé par une voix off, voix de Philippe qui met sur bande tout ce qu’il n’a jamais réussi à dire à son frère, entre son intégration 46e RI à Berlin-Ouest, ses nouvelles amitiés à la BFBS, la mythique radio du secteur britannique, les fêtes à Berlin-Est et les drames qui vont bouleverser sa vie.
Le film est vraiment beau. La mise en scène, les couleurs, les textures, la lumière, la direction d’acteurs… tout est plutôt très bon, et surtout le travail sur le son et la musique qui prend une très grande place, notamment lors d'une scène complètement folle dans les studios de la BFBS où Philippe joue avec les effets sonores du matériel de la radio pour transmettre un message à Marianne. Tous ces éléments convergent pour illustrer le récit poignant d'un jeune homme en quête d'identité et d'émancipation. Le réalisateur, Vincent Maël Cardona, livre ici un très bon premier film, à la fois pudique et rock’n’roll, véritable capsule temporelle d’une époque révolue, qui laisse comme un sentiment de nostalgie douce-amère à la fin de la séance.
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