Critique n°238: " Je crois que je ne suis pas doué comme père"

Les poings contre les murs représente typiquement le genre de film auquel on ne s'attend psà prendre une claque: pas dans le sens de la violence car la bande-annonce parle d'elle-même, dans le sens psychologique car à l'inverse de l'excellent Dog Pound, le film fait la part belle à l'aspect psychologique pour nous toucher dans l'âme.


On suit le parcours d'Eric, un jeune délinquant d'une violence considérable qui se voit transféré dans une prison pour adulte et donc plonger dans un monde encore plus sombre que celui de la prison pour mineurs d'où il venait. Dans cette prison, le jeune homme n'a pas l'intention de se laisser marcher dessus et compte bien devenir un des chefs de prison. Mais, une personne va tout faire pour l'en empêcher, son père...


Ce film aurait pu être un film très simple, correspondant à beaucoup d'autres oeuvres mais il ne l'est et notamment grâce à son scénario incluant la relation compliquée d'un père et de son fils que tout oppose à part la violence qui les animes tous les deux. Donc, c'est une histoire de relation conflictuelle sur fond de prison même si on retrouve bien les codes des films de prison à savoir la peur de l'homosexualité, les règlements de compte entre détenus et bien sur, la violence de ses hommes derrière les barreaux.


Un aspect également intéressant de ce film est l'importance qu'il donne au thérapie de groupe: c'est importance transforme cette thérapie en personnage de la prison, c'est la main tenue dans le noir pour essayer de s'en sortir dans ce monde de brutes où l'importance est de se faire respecter. Rupert Friend joue merveilleusement bien le rôle du chef de thérapie qui veut à tout prix aider Eric à s'en sortir car il pense que du bon existe en lui.


Jack O'Connel et ** Ben Mendelsohn** incarne le duo dérangé de ce film: ils donnent tous les deux une interprétation prenante qui ne nous laisse pas indifférent, l'un en fils violent voulant que son père soit fier de lui, l'autre en père à la rue qui se veut être un détenu crains des autres. La relation entre les deux personnages est électrique et l'on sent que les deux acteurs n'ont pas fait ce film pour rigoler. Parfois, dans ce genre de film, on sent quelques rires nerveux pendant les scènes importantes, mais ici, ce sont les deux acteurs qui nous mettent un rire nerveux aux lèvres, on se demande bien jusqu'où les deux personnages vont aller pour asseoir leurs dominations sur leur aile de prison.


Finalement, ce qui m'a moins convaincu, c'est le final de l'histoire que je n'imaginais pas du tout comme ça et qui m'a un peu fait décrocher du film, c'est donc un léger point négatif qui n'aspecte pas du tout le visionnage de ce film.


Les poings contre les murs est une oeuvre puissante qui nous met une belle claque physique et psychologique et qui montre que les films sur l'univers carcéral sont vraiment des sujets délicats à traiter.

Bastien_Rae
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le 29 janv. 2016

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Bastien Rae

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