Les Vengeances de Maître Poutifard par pierrick_D_

Robert Poutifard est un instituteur fraîchement retraité qui décide d'utiliser tout ce temps libre pour se venger de quatre anciens élèves qui lui ont bien pourri la vie durant sa carrière.Coscénariste avec Daive Cohen et réalisateur du film,Pierre-François Martin-Laval adapte ici un roman jeunesse de Jean-Claude Mourlevat intitulé "La troisième vengeance de Robert Poutifard".Produite et distribuée par UGC,cette comédie faiblarde s'ajoute à la longue liste des ratages accumulés par Christian Clavier depuis qu'il est atteint par la limite d'âge.On ne lui propose visiblement plus que des projets médiocres que son talent ne suffit pas à sauver du désastre.L'histoire de Pantouflard s'inscrit apparemment dans une sorte d'univers partagé du comique franchouillard relié aux franchises "Ducobu" et "Les profs",dont le dénominateur commun serait Pef,comédien sur la première et,comme ici,acteur-réalisateur sur la seconde.Mais les aventures de Perniflard n'ont semble-t-il pas drainé les foules et il n'est pas certain que des suites soient entreprises.Ce qui est regrettable est qu'un véritable potentiel existait,mais il est trop peu exploité.Déjà,cette histoire d'enseignant se vengeant de ses élèves est originale,d'habitude c'est le contraire.Et puis la cruelle sophistication de ces revanches est amusante,d'autant qu'elles s'exercent contre des totems post-modernistes qu'on adore détester.Il y a là le chef-cuistot étoilé,un mégalo qui se la joue dans son luxueux établissement et qui maltraite son pléthorique personnel,deux jumelles influenceuses débiles,pléonasme,qui décrochent un reportage-interview d'un président de la République démago,on pense inévitablement à la ridicule exhibition de Macron avec ces crétins de youtubeurs que sont Carlito et McFly et,le meilleur pour la fin,une chanteuse de R'n'B décérébrée qui débite les traditionnels discours "concernés" des taches du showbiz sur l'écologie,le racisme et toutes ces conneries.Il y avait donc de quoi faire et Pernoricard entame de réjouissantes représailles en montant des opérations punitives très imaginatives.On notera au passage l'excellent travail de la costumière Mimi Lempicka,qui multiplie les déguisements aussi variés que bariolés,le héros se transformant même à un moment en Super Mario.Hélas le camarade Pef patine dans la semoule et se révèle incapable de gérer correctement le rythme et le découpage de ses scènes,tandis que son scénario part progressivement en brioche.Donc les séquences manquent de liant,de densité et d'énergie,alors que la méchanceté initiale va sévèrement mollir pour finir dans le mélo poisseux à base d'enfant malade,de pardon et de rédemption,un beau gâchis en somme.Il est vrai que c'est tiré d'un livre jeunesse,difficile de concilier causticité et puérilité,impossible de satisfaire tous les publics en même temps,d'autant que les auteurs tentent maladroitement de s'en sortir en exagérant outre mesure les situations et les comportements et caractères des personnages.On doit aussi se fader une mauvaise idée majuscule,la présence de la mère de Patouillard.Cet instit vieux garçon a toujours vécu chez maman,une vieille carne possessive,comme le Latouche des "Ducobu",et celle-ci va prendre du volume au fil du récit,devenant la complice de son fils.Elle est nulle et chiante,ce qui flingue l'ambiance,surtout qu'elle est incarnée par l'infecte Isabelle Nanty,qui a malheureusement obtenu un bon de sortie entre deux tucheries.Dans le genre laideur et incompétence,il est ardu de trouver plus performante sur le marché,ce qui décuple l'agacement que provoque le personnage.Accessoirement on notera que Nanty joue la mère de Clavier.....qui a dix ans de plus qu'elle!Le plus surprenant est que c'est crédible visuellement.Tant qu'on y est,l'acteur avait 71 ans lors du tournage,quand Pleurnichard prend sa retraite,ce qui est purement loufoque s'agissant d'un fonctionnaire de l'Education Nationale,ces gens arrêtant généralement de travailler bien avant d'en arriver là.Clavier est comme toujours excellent et parvient à limiter les dégâts,jouant ici un enseignant,ce qu'il faisait aussi dans la saga "Les profs" de Martin-Laval.Lequel Pierre-François interprète pour l'occasion rien moins qu'un Macron salement ridiculisé.On ne sait pas où le directeur de casting a dégoté la Canadienne Jennie-Anne Walker,qui fait découvrir l'amour à Poutifard,mais de toute évidence il aurait mieux fait de la laisser où elle était.Parmi les acteurs de complément se trouvent Jacky Nercessian en critique culinaire,Tom Novembre en vigile smart,Oussama Kheddam en fan de son instit,Gabrielle Lazure en mère québécoise caricaturale et les comédiens télévisuels Roby Schinasi,de "Demain nous appartient" en restaurateur beau gosse,et l'hommasse Juliette Plumecocq-Mech,de "Cat's eyes",en garagiste à chien.Notes et critiques de films de Pierre-François Martin-Laval publiées précédemment:"Gaston Lagaffe"-6,"Les profs 2"-3,"Les profs"-6.Moyenne:4,5.