Voir le film

Basé sur trois nouvelles de Tchekov, dont la célèbre Dame au petit chien, ce film italo-russe surprend par son caractère décalé où le romantisme le plus poignant alterne avec la farce la plus débridée. Cinéaste instinctif, Nikita Mikhalkov est tout sauf un styliste et l’on est d’abord un peu déboussolé par des ruptures de ton assez inhabituelles dans ce genre de films en costumes. Malgré son aspect un tant soit peu décousu, le film comporte de plusieurs séquences étonnantes, comme les retrouvailles des deux amants dans un poulailler, les pérégrinations de Romano dans les administrations russes où il tente, une plaque de verre incassable entre les mains, d’obtenir la signature d’une autorisation de voyage ou encore les exubérantes saynètes burlesques dans la station thermale que l’on croirait tout droit sorties d’un film de Fellini. Marcello Mastroianni a obtenu le Prix d’interprétation à Cannes pour ce rôle très clownesque que l’on peut voir comme un résumé de tous les personnages de séducteurs désabusés qu’il a interprétés jusque là, fanfaron pusillanime rattrapé sur le tard par l’amour, mais trop lâche et paresseux pour saisir sa chance.  

SteinerEric
7
Écrit par

Créée

le 4 janv. 2021

Critique lue 124 fois

Eric Steiner

Écrit par

Critique lue 124 fois

D'autres avis sur Les Yeux noirs

Les Yeux noirs
SanFelice
8

"Sabatchka"

D'origine modeste, Romano (Marcello Mastroianni) a fait un beau mariage qui l'a propulsé dans une famille riche et influente. Mais, après de nombreuses années, la distance s'agrandit entre lui et sa...

le 17 juin 2013

15 j'aime

5

Les Yeux noirs
Fêtons_le_cinéma
10

« J’ai eu tout et rien »

S’il est clair que Les Yeux noirs empruntent à l’univers dionysiaque de Fellini, avec notamment ces séquences de démesure collective au cours desquelles les patients d’une clinique font la course et...

le 9 sept. 2021

5 j'aime

3

Les Yeux noirs
KingRabbit
5

Mastroianni, ce relou...

Décidément, je crois que je n'arriverai jamais à m'y faire totalement à Marcello. La seule fois où je l'ai trouvé sympa, c'était dans "Leo the last", parce que pour le coup il était parfaitement...

le 6 juil. 2013

4 j'aime

5

Du même critique

Artemisia
SteinerEric
4

Escroquerie historique

L’idée était bonne de faire un film sur le destin très romanesque d’Artemisia Gentileschi, l’une des premières femmes peintres dont l’œuvre rencontra un grand succès à son époque puis traversa ...

le 10 sept. 2020

5 j'aime

Maman a cent ans
SteinerEric
7

Une comédie sarcastique

Un registre comique inhabituel pour Carlos Saura dans cette fable qui recense les thèmes qui lui sont chers: la famille, le couple et l’argent dans une société espagnole étriquée qui n’a pas pris la...

le 2 août 2021

4 j'aime

Manon
SteinerEric
4

Un méchant goût de poussière

Qu’un cinéaste aussi misogyne et misanthrope que Clouzot transforme le roman classique de l’abbé Prévost en hymne à l’amour fou ne manque pas d’étonner. Une contradiction que l’on ressent tout au...

le 14 juil. 2021

4 j'aime