La sœur de François 1er, Marguerite de Navarre, a raconté l'aventure étonnante de Marguerite de La Rocque dans son recueil de nouvelles L'Heptaméron. Il ne s'agit pas pour Micha Wald, dans L'île de la demoiselle, de rechercher la vérité historique de cette Robinson au féminin, bien évidemment invérifiable, mais de faire découvrir l'épreuve de cette femme libre et courageuse, c'est le moins que l'on puisse dire, et a priori condamnée à terminer ses jours sur cette île au large de Terre-Neuve, qui était alors nommée l'île des démons. Le film ne manque pas de scènes rudes, lors des premiers mois où elle était encore accompagnée de sa servante et de son amant. Le spectacle de la mer, souvent furieuse, et la beauté austère de ce territoire inhospitalier contribuent à faire de L'île de la demoiselle un spectacle parfois impressionnant et captivant. Il y a cependant un sentiment de frustration quant au scénario, qui semble un peu trop conçu pour rendre un hommage appuyé à la détermination de son héroïne et à son caractère résilient, en éludant un tantinet ses moyens de subsistance et en réduisant son retour sur la terre ferme puis son examen par les personnages importants de la cour, soit des hommes méprisants et incrédules, à quelques scènes seulement.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Créée

il y a 3 jours

Critique lue 7 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 7 fois

Du même critique

Anatomie d'une chute
Cinephile-doux
6

Procès d'intentions

Depuis quelques années, le cinéma français, et plus particulièrement ses réalisatrices, trustent les lauriers dans les plus grands festivals. Au tour de Justine Triet d'être palmée à Cannes avec...

le 28 mai 2023

91 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

83 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

75 j'aime

15