Un peu trop léger

J'ai enfin vu ce film et j'en attendais forcément beaucoup. J'ai aimé des choses, détesté d'autres. Lost in Translation est un sentiment, celui de la romance impossible ou de l'amour de vacances qu'on quitte sans être sûr de le revoir. C'est le sentiment de deux personnes paumées par la vie, larguées dans un endroit qui leur est étranger. C'est d'ailleurs là qu'intervient ma première critique : les personnages sont perdus certes, mais je trouve que Tokyo sert surtout de prétexte à la perdition. Je ne pense pas que les personnages auraient paru autant perdus s'ils avaient été à Londres. Enfin, peut-être est-ce la volonté de Coppola de proposer un univers attachant et mystérieux. C'est là qu'intervient ma seconde critique : le Japon, c'est définitivement cool, mais le film regorge de clichés. Bob (Bill Murray) et Charlotte (Scarlett Johansson) vont forcément au karaoké, ils mangent des sushis, boivent du saké, passent dans des salles d'arcade et de pachinko...

Sinon les acteurs sont assez bons. Bill Murray double son nombre moyen d'expressions faciales, passant ainsi à 4. Scarlett Johansson (avec qui j'ai du mal à être objectif) est juste sans en faire des caisses, la jeune actrice a d'ailleurs été choisie par la réalisatrice pour ce talent. Enfin, on peut aussi penser qu'elle a été choisie pour son physique (ce n'est pas pour me déplaire), le premier plan est une paire de fesses et Charlotte passe la moitié du film en petite culotte. La photo est douce et soignée comme d'hab avec Sofia Coppola, la BO est sympa et branchouille. On rigole même parfois.

Lost in Translation se veut réaliste dans sa façon d'aborder la romance entre les deux personnages (bien que ce genre de rapport finisse souvent au lit). On peut se laisser happer par la douceur de l'ensemble un peu guimauve, sinon on peut aussi s'ennuyer ferme.