il y a 5 jours
Clémence s’en va-t-en guerre
Après De l’or pour les chiens, premier long-métrage remarqué à la Semaine de la Critique du Festival du Film Francophone d'Angoulême 2020, Anna Cazenave Cambet est de retour avec l’adaptation libre...
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On avait découvert Anna Cazenave Cambet avec « De l’or pour les chiens » en 2020. Et on peut dire qu’on n’avait pas été du tout convaincu par cet essai. Un coming-age movie banal et peu abouti qui ennuyait plus qu’autre chose. On laisse donc une seconde chance à la cinéaste avec ce second long-métrage intitulé « Love me tender » qui est l’adaptation de l’ouvrage éponyme de Constance Debré. Même s’il a pour personnage principal une femme d’âge mur qui a décidé de vivre désormais des histoires d’amour avec des femmes, on n’est pas véritablement dans une romance lesbienne ou dans un film spécialement queer. Le vrai sujet du film est plutôt le combat de cette mère pour pouvoir voir son fils après que son père ait décidé de lancer une procédure à son encontre pour ce qu’on pourrait qualifier de mœurs inadaptées à l’éducation d’un enfant. Et c’est plutôt prenant de bout en bout sur ce versant, plus que la partie qui montre les flirts du personnage et sa vie d’artiste un peu en marge.
Le cœur battant de « Love me tender » est donc ce chemin de croix aussi ubuesque que tragique et validé par les dédales de l’administration et de la justice française et leurs interminables procédures. Dans un monde normal, ce genre d’affaire ne devrait pas exister et le film démontre bien le total manque d’efficacité de certaines des rouages des services sociaux et d’une justice pas toujours juste. Sur ce point, on est même parfois scandalisé de voir qu’une mère puisse être privée de voir son fils à cause de son train de vie et/ou de son orientation sexuelle. À force d’ellipses impeccablement négociées au montage et dans le scénario adapté, on sent le temps passer et on voit la situation faire du surplace ou s’empirer. Chaque décision ou nouvelle annonce négative est ressentie comme un coup de fouet pour Clémence (et pour le spectateur) à tel point qu’on en vient à haïr le personnage de son ex-mari.
Ce dernier joué par Antoine Reinartz est particulièrement détestable par ces choix incompréhensibles. Et c’est là que le bât blesse un peu pour notre adhésion totale à « Love me tender ». On a quasiment aucune véritable clé de compréhension de son personnage. Les raisons qui le poussent à agir ainsi restent vagues, peu expliquées et, à l’écran tout du moins, par vraiment cohérentes. Peut-être qu’à l’écrit c’était mieux illustré ou que cette absence de justification morale ne dérangeait pas mais, au sein du film, c’est préjudiciable. Cette décision de ne plus laisser voir un enfant à sa mère nous apparaît juste brusque, cruelle et gratuite. La toute fin également apparaît peu crédible et dénote du reste, de la logique de pensée du personnage dans tout ce qui a précédé. Ensuite, il faut dire que le long-métrage dure plus de deux heures et que ce n’était pas nécessaire. Il y a pas mal de redites et de scènes inutiles qui n’apportent rien au sujet. On ne s’ennuie aucunement mais la démonstration aurait eu plus d’impact avec un format resserré et des séquences qui vont droit au but.
Au sein de cette proposition dramatique et sociale avec un fond de romantisme (par le biais du personnage de Monia Chokri), l’infatigable Vicky Krieps, que l’on voit décidément partout depuis deux ou trois ans, est admirable et totalement investie dans un rôle beau et complexe. Elle nous touche en plein cœur dans son combat pour pouvoir profiter de son fils, lui donner l’amour maternel auquel il a droit et se démener de cette situation kafkaïenne. Son jeu ne souffre d’aucune fausse note. « Love me tender », avec sa mise en scène assurée qui contient quelques belles images d’un Paris réaliste et solaire mais aussi des moments à la campagne tout aussi bien croqués (ce plan aérien sur le couple nu dans le lac est magnifique), n’est donc pas sans défauts. Pour Cazenave Cambet, ce n’est donc pas le film de la consécration mais on c’est en tout cas beaucoup mieux que son précédent film et bien plus maîtrisé.
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Créée
le 5 nov. 2025
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