Les vestiges du passé
Transposer à l'écran le style tout en délicatesse de Kazuo Ishiguro, ainsi que son talent à créer des architectures narratives complexes, n'est pas une mince affaire. James Ivory s'en était...
le 18 oct. 2025
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L'adaptation du roman éponyme d'Ishiguro, son tout premier, écrit à 27 ans en guise de thèse pour le cours de Creative Writing, est tout simplement superbe et émouvante. Elle garde les thèmes de la confession et de l'effacement, des non dits et du refoulé, et se contente de changer le point de vue du récit pour le rendre à la fois plus lisible, et rend le regard plus dynamique. Ce n'est plus la veuve Etsuko Sheringham qui est l'unique narratrice instable et focalisatrice, mais sa fille cadette, Niki, qui écrit un article à propose des souvenirs de sa mère à Nagasaki. Quelques éléments narratifs sont rajoutés, et surtout l'ambiguïté finale du roman (dont Ishiguro lui-même n'est plus très satisfait) est levée, pour faire apparaître clairement un récit sur le trauma, plutôt que sur le silence. L'enchâssement des souvenirs se fait de façon subtile, par des effets de lumière, de cadrage et sur cadrage. L'Angleterre appraît dans des teintes automnales, alors que les séquences à Nagasaki glissent de plus en plus vers l'onirisme (la chanson du générique, Dreams Never End de New Order fonctionne d'ailleurs à la fois comme ancrage temporel et comme indice) ; il y a des références cinématographiques, bien évidemment (le film fantastique Onibaba, les mélos de Naruse, Ozu - of course - et l'on aperçoit l'affiche du Goût du riz au thé vert, et aussi Kieślowski pour rappeler qu'Ishikawa a fait ses classes en Pologne...). Bref, moins de spectralité, et plus de trauma dans ce film magnifique et bouleversant, peut-être la meilleure datation à ce jour d'un roman d'Ishiguro, peut-être même que les Vestiges du jour.
Créée
le 17 oct. 2025
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1 j'aime
Transposer à l'écran le style tout en délicatesse de Kazuo Ishiguro, ainsi que son talent à créer des architectures narratives complexes, n'est pas une mince affaire. James Ivory s'en était...
le 18 oct. 2025
4 j'aime
Comment adapter un roman aussi subtil que celui de Kazuo Ishiguro ? Et pourtant, Kei Ishikawa tient son film ; nul besoin de lire le livre pour ressentir, appréhender la réalisation.Le film enrichit...
Par
le 21 oct. 2025
2 j'aime
Kei Ishikawa choisit comme histoire un mélo dans la rande tradition du genre, dans un récit complexe et alambiqué de façon assez inutile tant on devine le twist final bien en amont. En effet les...
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le 17 oct. 2025
2 j'aime
ce film enfonce des portes ouvertes sur la “psychologie” de Trump, mais part dans des contresens qui finissent par le rendre presque touchant. On le sait psychopathe ou au moins sociopathe, donc...
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le 26 oct. 2025