Une aventure qui stagne au cinquième niveau mais qui redouble d'intensité.


Papa, je voudrais voir l'aurore.



Suite à leur rencontre avec Nanachi, Riko une fois remise sur pied, Reg et leur nouvelle camarade reprennent leur périple.
Mais alors qu'ils arrivent au cinquième niveau de l'Abysse, ils découvrent qu'il n'existe qu'un seul moyen d'accéder au sixième niveau, et l'accès est détenu par Bondrewd, le responsable de la transformation de Nanachi qui est d'ores et déjà en train de les attendre.


Suite de Made in Abyss qui ne se sera pas faite attendre, l'anime original adaptait les tomes 1 à 3 et le début du tome 4 avec plusieurs arcs à son actif. Ce long métrage lui n'adapte qu'un seul arc (les tomes 4 et 5), donnant ainsi beaucoup plus de consistance à l'histoire qui va se concentrer ici sur Bondrewd, un des Sifflets Blancs.


Cette confrontation sera donc le poing d'orgue d’un scénario qui va s'articuler autour de la psychologie du personnage et de ses pouvoirs. Au-delà de l'histoire, le long-métrage fait la part belle aux séquences d'action bien plus nombreuses et aussi plus stratégiques avec l'usage des reliques dont le fonctionnement nous sera davantage expliqué.


Cette suite vient également conclure l'arc de Nanachi qui évoluera pour montrer à quel point elle est indispensable au groupe. L'autre personnage dont on découvre de nouvelles facettes est Reg sur lequel on en apprendra plus sur son fonctionnement. Riko évoluera elle aussi, habituellement joyeuse et naïve, elle mettra en avant son savoir des reliques afin d'en faire usage dans les moments décisifs.


Prushka, un nouveau personnage, est la fille de Bondrewd qui va très vite se lier d'amitié avec Riko. Bien que Nanachi se méfie d'elle, Riko s'attachera malgré tout très vite à cette fille solitaire. Prushka est un personnage intéressant mais tragique en soi tant l'amour qu'elle porte à son père l'aveugle au plus haut point, inconsciente des horreurs qu'il commet au quotidien. Cependant, j'ai trouvé son duo avec Riko vraiment réussi.


Et celui qui fera briller ce film n'est autre que Bondrewd (Bondold) dont toute la complexité du personnage nous est révélée. En dehors du fait que cet homme soit sans doute l'antagoniste le plus marquant de la série, il sera d'abord un personnage frappant et qui d'une certaine manière demeurera insaisissable jusqu'au bout. Un personnage vraiment réussi et qui se révèlera abject au possible en tant qu'être humain.



Aussi beau que cruel



Cependant il est bon de noter que le film demeure bien plus dur et intense que la première saison. Là où l'épisode 10 de la première saison faisait preuve d'une certaine violence, on a clairement franchi un nouveau cap avec ce film qui n'hésitera pas à faire usage de la torture sur un des personnages au nom du savoir. Tout comme l'est le background dévoilé de certains personnages, plusieurs séquences peuvent s'avérer difficiles à supporter pour les personnes sensibles, montrant encore une fois que l'œuvre ne fait pas dans la dentelle.


On retrouvera également, mais de manière encore plus accentuée voire forcée, l'humour si particulier de l'anime. Si certaines blagues ou réparties feront mouche et prêteront à sourire comme le pairing Nanachi/ Reg, d'autres néanmoins seront très limites, notamment les discussions entre Riko et Prushka à propos de l'érection de notre héros qui sont beaucoup trop présentes.


L'animation demeure toujours aussi bonne et parvient même à être encore plus belle que la première saison. Même si en raison du scénario les héros resteront au cinquième niveau qui se constitue principalement de tunnels, de paysages aquatiques et de glaciers dans des tons très violacés, le tout n'en reste pas moins superbe.
Il en est de même pour les séquences d'action très dynamiques et parfaitement maîtrisées qui se voient sublimées par les nouvelles musiques de Kevin PENKIN qui nous livre encore une fois une composition sans faute où les thèmes dramatiques et insouciants se mélangent à la perfection. On notera la présence de morceaux plus sacrés avec la présence de chœurs qui seront associés au personnage de Bondrewd.


À noter la prestation de MYTH & ROID qui interprète le générique de fin "Forever Lost" qui contrastera radicalement avec l'Ending de l'anime original "Tabi no Hidari Te, Saihaite no Migi Te" mais qui colle beaucoup plus au thème général de l'œuvre et du film en particulier.



Un format peu adapté



Néanmoins, à travers ce long métrage, on perdra la magie et le charme de l'anime qui avait cet aspect voyage. Normal me direz-vous puisque l'on se focalise sur un seul niveau. Mais malgré tout, je trouve qu'adapter cet arc en long métrage n'était pas la meilleure décision.


La première raison étant que les séquences d’émotions sont expédiées. À peine a-t-on le temps de digérer une révélation ou une scène intense qu'une autre survient, si bien que le film est très voire trop rythmé pour être pleinement apprécié en un seul visionnage.


De plus, le film se concentre sur sa narration et compte sur son spectateur pour être au fait de son univers, c'est-à-dire que si vous n'avez pas vu la première saison ou revu les films récapitulatifs Made in Abyss : L'aube du voyage (Tabidachi no Yoake) et Made in Abyss : Le crépuscule errant (Hourou Suru Tasogare), vous risquez d'être totalement largué car que ce soit les reliques ou bien les termes propres à l'Abysse, tout sera considéré comme acquis et ce long métrage ne prendra pas la peine de vous les réexpliquer. Attention je ne dis pas que c'est un mal, bien au contraire c'est rafraîchissant qu'un film, notamment lorsqu'il fait office de suite à l'anime, adapte sans prendre la peine de rappeler son univers aux personnes qui peuvent ne pas être au courant, c'est juste assez inhabituel pour le souligner.



Au fond de l'Abysse ?



Ainsi Made in Abyss : L'aurore de l'âme des profondeurs est un bon film dans la digne lignée de son prédécesseur. Il vient étendre l'univers en développant davantage ses personnages et son lore avec un antagoniste d'anthologie, mais qui malheureusement souffre d'un rythme trop effréné et d'un amas d'informations qui peut perdre le spectateur s'il n'a pas revu la première saison au préalable.


Malgré tout, son histoire, son rythme et l'évolution de ses personnages en font une suite réussie qui rend impatient de découvrir la suite pour découvrir ce qu'il se cache au fin fond de l'Abysse.

DuotakunoSora
8
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le 19 déc. 2020

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Duotaku_no_Sora

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