Le plus étonnant dans Marie Madeleine c'est la place réservée aux acteurs français dans des seconds rôles : d'Ariane Labed à Tchéky Karyo en passant par Denis Ménochet. Que sont-ils donc venus faire dans cette galère vu le peu d'épaisseur de leurs personnages ? Le cas de Tahar Rahim est à part, celui-ci réussissant à tirer son épingle du jeu en faisant de Judas un caractère plutôt intéressant, ce qui est la seule véritable surprise d'un film bien sage, dépouillé et en même temps assez ampoulé dans une vision nouvelle et un peu anachronique de celle qui fut jusqu'il y a peu de temps considérée comme une prostituée et qui prend ici les allures d'une féministe avant la lettre, plus dans la parole que dans les actes, d'ailleurs. Rooney Mara défend Marie Madeline avec le talent qu'on lui connait, largement plus convaincante que Joaquin Phoenix, Jésus en souffrance. Mais Dieu que le film est long et fastidieux, sans être à aucun moment touché par une quelconque grâce. Ce n'est pas le sujet qui est en cause mais son traitement par Garth Davis qui avait déjà montré certaines limites dans la deuxième partie de Lion avec une propension pénible aux débordements sentimentaux. Ce qui n'arrive pas dans Marie Madeleine qui ne suscite aucune émotion particulière, engoncé dans une imagerie fade et empesé. Circulez, il n'y a pratiquement rien à voir et prière de ne pas claquer l'apôtre en sortant de la salle.

Cinephile-doux
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le 3 avr. 2018

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