Les massacres à l'étron sont nazes

Classique fondateur ou pas, la tronçonneuse n'a pas résisté aux ravages du temps et accuse sévèrement son âge. Je peux imaginer l'effroi qu'il a suscité en 1970 (si on pouvait avoir peur devant Freddy dans les 80s, j'ose à peine imaginer dix ans plus tôt), mais il n'en reste quasiment rien aujourd'hui, et s'il y a quelque chose d'effroyable dans le film, c'est avant tout le jeu des acteurs.

Enfin, quand je parle de jeu, je devrais parler de sur-jeu perpétuel, avec une mention pour la blondinette héroïne aux jolis tétons qui nous livre une prestation à pleurer de honte. Lors d'une scène de poursuite, elle gambade 5 minutes en hurlant, en agitant les bras et en se tirant frénétiquement les cheveux, dans une parodie outrancière de terreur à la gestuelle bien caricaturale.

Le reste du casting ne fait pas meilleure figure et finit de gâcher le film par ses pitreries, avec un handicapé insupportable, une brune qui se met à vociférer en crachant au moment où elle doit faire profil bas et quelques méchants déments qui en rajoutent des tonnes, alors qu'ils auraient pu donner à leurs scènes une ambiance autrement plus subtile dans le registre du malsain.

Le film n'est pas pour autant dénué de qualité, avec une photo souvent inspirée et des cadrages très étudiés, qui mettent en avant les décors glauques et insalubres, accentuant l'ambiance cauchemardesque de l'ensemble. Le son est particulièrement réussi aussi, outre les grondements de la tronçonneuse, et participent efficacement à la sensation d'oppression que certaines scènes parviennent à susciter (notamment la très cruelle séquence du crochet de boucher qui m'a bien crispé).

Mais même la mise en scène offre son lot de crétineries, avec des gros plans à répétition sur les culs en mini-shorts, les séquences strobo-party sur des yeux injectés de sang ou des jump scares ridicules (le corps dans la glacière) comme on ose heureusement plus en faire.

J'ai bien conscience que j'ai 35 ans de retard, mais je n'ai pas pour autant envie de le sur-évaluer en m'imaginant ce qu'il pouvait donner sur le public de l'époque, alors va pour une sale note, bien méritée après 1h30 d'ennui et de facepalm.