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le 22 mars 2018
Pâté en croupe
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Une certaine fulgurance dans ce film, qui étincelle comme un diamant brut. Abdellatif Kechiche est au sommet de son art, dans sa position atypique, et filme ce groupe de jeunes gens en vacances à Sète. Jeunes de milieu modeste souvent issu de l’immigration, mais pas que . C’est l’été, les sorties en boite de nuit, la drague, les filles sont « calientes » , les garçons en mode "push" et veulent « conclure ».Le héros principal Amin est plus intellectuel , plus artiste il s’essaye au cinéma , à la photo, et n’est pas très à l’aise avec les filles , pourtant très beau garçon, contrairement à tous ses copains.
Nous assistons à un ballet de séduction, de charme , de sensualité, le scènes sur la plage et en baignade sont sublimes , une vraie parade de papillons tourbillonnant , des filles lascives en maillot de bain échancré ,on danse , on mange des spaghettis dans des assiettes en carton , en mode picnic, il fait chaud , on a rarement montré la sensualité d’ un été comme cela , avec un telle intensité, il y a à la fois un naturel déconcertant, mais en réalité on est dans un expressionisme d’un vrai film d’auteur .
En poussant les acteurs dans leur dernier retranchement, il leur fait donner au-delà du jeu naturel, une « fausse vérité » , amplifiée. Idem pour la scène dans la discothèque, longue, (comme le sont les vraies soirées en discothèque), on se touche, on danse, on flirte, les corps transpirent, les filles s’embrassent, elles sont libres . Certainement la plus belle scène « soirée discothèque » du cinéma, je ne connais pas d’équivalent.
Kechiche sait mettre en condition ses acteurs, effectivement d’une certaine manière il les « dépossèdent » ; leur prend plus que ce qu’ils pensent donner, comme dans une transe chamanique (d’où le problème survenu avec l’actrice principale qui nous empêche de voir l’opus 2, bien triste). Son cinéma lumineux nous irradie.
Cette scène envoutante s’enchaine directement après un scène incroyable de mise-bas d’une brebis, une scène d’une pureté rare, filmé en temps réel, accompagné d’une musique sacrée (c’est assez long car nous assistons à toutes les contractions préliminaires de l’animal) , mais c’est bouleversant , l’arrivée de ces agneaux nouveaux nés est féerique , presque mystique, on est dans du sublime, du surnaturel. Et juste quand Amin finit ses photos, on bascule dans la soirée en discothèque, au son techno. Kechiche est diabolique dans son montage, au couteau, et aussi dans ses dialogues, cela parait de l’impro mais cela est écrit comme de la dentelle, au millimètre, si fort, si juste. Hafsia Herzi est encore une fois formidable, endiablée la « tata », un charisme envoutant, Ophélie Bau est bien, quel dommage cette polémique, et Shain Boumedine est très bon. Un film rare, fort, un bijou.
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