C'est cela Cannes ! À coté des peoples bien pouponnés qui montent sur les marches pour se la donner (à côté de Loana et du dernier gagnant de Secret Story), Cannes c'est aussi pleins d'obscurs films de réalisateurs faisant, disons le clairement, des films chiants, mais pas forcément dénués d'intérêt. Vous avez déjà remarqué que le "chiant" au cinéma n'est pas preuve de mauvaise qualité, mais que malgré tout on n’a "pas le droit" de dire que ça l'est ? C'est tabou. Comme si c'était une insulte alors que c'est juste une preuve d'intelligence d'un certain Cinéma ou au moins, on n’est pas dérangé par le PopCorn et les cons. Mince, ça fait con d'élitiste ça.

Bah je vous le dis, Melancholia est chiant. Mais c'est du bel ennui, bien placé et expliqué par une vision d'un réalisateur que je n'appréciais pas particulièrement et qui au bout de ce voyage ne me plaira pas davantage, mais qui a le mérite de bien poser ses personnages. En même temps, 30 minutes d'un mariage pompeux et carrément ronflant, cela vous donne le temps de comprendre "qui est qui" et "qui fait quoi". Tout passerait bien si il n'y avait pas cette caméra épaule à vomir, toujours là tout le long du film, qui donne vraiment envie de s'en aller au bout de cinq seconds pour cause de mal de crane. Mais il va falloir supporter...

Tout commençait bien pourtant. Une scène d'introduction au ralenti nous montre des personnages en danger, détruits, dans des situations plus ou moins bizarres, sur fond de musique classique et avec pas mal de classe. Cela fait un tout petit peu ridicule quand on a l'habitude de voir des ralentis au cinéma (surtout quand on est amateurs de films hollywoodiens qui le font souvent bien, il faut l'avouer) mais ça passe bien et on se dit que finalement, Melancholia ne peut pas être mauvais. Mais... Surprise !

Le film commence par le mariage de Justine (et de Michael, son mari, mais on s'en fiche) et par l'arrivée de Melancholia, une planète qui risque (et qui le fera) de percuter la Terre. C'est donc la fin du monde dans deux jours pour les uns, mais pour Justine c'est déjà le cas. Atteinte d'une maladie la rendant totalement vide d'émotions, autodestructrices, la pure mélancolie justement, Justine (Kristen Dunst) va aller jusqu'a pisser sur un parcours de golf, se faire le stagiaire de sa boite le jour de son mariage et s'allonger nu dans les bois, la nuit, parce qu'un film de Lars Von Trier sans onanisme dans la nature n'est pas un film de Lars Von Trier.

Les gens trouvent ça beau, je trouve ça péteux. Les gens trouvent ça déprimant, je trouve ça pédant. Les gens trouvent que Kirsten Dunst méritait sa palme, je trouve qu'elle n'a rien fait de nouveau qu'elle n'a pas fait dans Virgin Suicides. Donc je ne suis pas d'accord avec les gens. Je comprends qu'on puisse aimer ce film à la morale classique du "le monde est pourri, autant qu'on crêve" mais moi au-delà de la déprime, ça me fait rire. C'est d'un commun, d'un manque d'originalité, d'une platitude et d'un égocentrisme tels que je n'accroche pas. Je décroche même malgré une seconde partie centrée sur la soeur de Justine (jouée par Charlotte Gainsbourg) plus intéressante, centrée autour de l'arrivée de Melancholia. Mais là aussi, ça part en cacahuètes...

On enchaine les scènes sans aucun sens, comme si c'était un pur rêve. Je ne veux pas vous spoiler mais je dirais juste que les humains du film ont des gestes, des réponses à d'autres actions, totalement illogiques. Trop rapides, pas du tout adapté à la personnalité qu'on présente en début de film... Il n'y a qu'à voir la scène de fin du mariage, la dernière mettant en scène le fiancé, pour lancer un énorme WTF?! en pleine salle de cinéma.

Bref, toute cette critique mal écrite (malgré le recul) et un peu trop dirigée et peu objective pour vous dire que malgré tout ce que vous disent les autres, il y en a qui n'ont pas aimé et qui peuvent en plus vous dire pourquoi. Je respecte leurs avis, mais merci de ne pas me l'imposer juste parce qu'il y a la palme sur l'affiche. Ça fait bien longtemps que Cannes ne veut plus rien dire en terme de qualité. Je reste persuadé que sans sa palme et son réalisateur (qui fait un bien piètre boulot ici, malgré une photographie de qualité), Melancholia serait passé inaperçu.

L'année dernière, Another Year a fait un bide. Il était pourtant bien plus humain et réussi... Enfin, un petit mot sur l'aspect "science-fiction" du film : bien que ça n'ai aucun impact sur la qualité ou non du film, l'arrivée de la planète est scientifiquement totalement à la ramasse et pas du tout réaliste. Quand on s'en rend compte, ça fout quand même un coup au scénario et c'est dommage. Reste donc les personnages et les acteurs. Le reste, à mon sens, ne vaut pas grand-chose. Surtout la fin, ridicule de larmoyant et de "la vie c'est moche, mon dieu, c'est horrible". Lourd, parce que très mal présenté.
Skywilly
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le 13 févr. 2013

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