Réalisons-nous bien que Willy Hayes serait sorti de prison aujourd'hui, même s'il avait purgé la totalité de sa peine de 30 ans ? Malgré cela, Midnight Express n'a guère vieilli et continue à fonctionner parfaitement en 2016, ce constat valant également pour la bande son du mythique Giorgio Moroder.
Il est vrai que le film s'inscrit dans un classicisme hollywoodien quasi indémodable, et présente en conséquence une vision très américaine de la situation dont il est question : le brave gars qui fait une (grosse) bêtise, sa famille, sa petite amie, le consulat impuissant...Et en même temps, il aborde (certes en les effleurant) des thèmes peu évidents pour l'époque : dope, homosexualité entre détenus, frustration sexuelle de ces derniers. Et l'actualité récente n'ayant rien fait pour faire évoluer nos représentations des administrations judiciaire et pénitentiaire turques, celles qui sont proposées dans le film ne semblent aucunement anachroniques.
Si la construction du scénario est assez peu surprenante, elle n'en est pas moins diablement efficace : montée progressive - d'abord lente, puis de plus en plus rapide, de l'angoisse et de la folie. Quelques scènes très violentes, mais le réalisateur évite le piège de la surenchère, ce qui fait que les dites scènes ont un réel impact.
Midnight Express donc, résiste au temps, ce qui est une marque indéniable, à mon sens, de qualité.