Ceci est une critique historique. Quand vous lirez ceci, dans dix ans, en tombant dessus par hasard, vous ne vous rendrez pas forcément compte. Et pourtant.
Elle aura été écrite pendant LA coupure de SensCritique. Celle qui aura duré plus de 36 heures.

Du coup, me fallait écrire quelque chose sur le manque. Sur le sevrage.
J'avais déjà fait une critique sur Requiem for a dream. Me restaient Trainspotting, Moi, Christiane F et deux ou trois autres œuvres dans le genre…

Alors bien sûr, on pourra se raconter des cracks, et dire qu'on venait surtout ici pour découvrir de merveilleuses critiques écrites pas des tiers, défendre la ligne des aides prodiguées par des listes étonnantes, soutenir que les notes de nos éclaireurs fixent pour nous une références dont il est devenu difficile de se passer. Que passer 10 fois par jours sur le site constitue un shoot culturel indispensable. Que la communauté que nous formons constitue un joint entre les générations qui permet à chacun, et surtout les novices, d’être guidé sur les rails de la culture.

 

On pourra dire tout ça, mais ce sera encore terriblement réducteur.
Ce que nous n’osons nous avouer, nous les accros de SC, c’est que nous nous adonnons plusieurs fois par jours au plaisir du point vert.

Ou du rond vert, qu’importe la dénomination. Ce petit point qui apparait, là-haut, à côté de la petite cloche. Il n’y a rien de pire que de faire apparaitre la page SC, sur notre téléphone, devant la machine à café, en attendant le plat du jour, ou, confortablement installé chez soi devant notre ordi, et ne PAS VOIR de point vert avec le petit chiffre. On se sent alors seul. Désœuvré. Désarmé. Les minutes qui viennent s’annoncent fades, sans relief.

 

Alors qu’au contraire, s’il apparait, quelle félicité. Un doux sentiment nous envahit, une onde de plaisir parcours notre anatomie. Des critiques appréciées ? Des commentaires sur une de nos interventions ? Une réponse d’un éclaireur cher ? Un nouvel abonné ?

Alors bien sûr, à l’instar des psychotropes les plus forts, avec un peu de recul, on se rend compte que c’est souvent de la basse qualité : énième intervention sur une liste qu’on ne suit plus depuis des lustres, apparition d’un petit nouveau qui vous pose pour la 40eme fois la même question juste parce qu’il a pas lu les 40 commentaires précédents…

Qu’importe. L’apparition du petit point vert magique est plus forte que tout. L’occasion de se rendre compte que SC est une maitresse exigeante et parfois ingrate. Cessez, par exemple, de la nourrir en permanence et remarquez le nombre décroissant de point vert pour immédiatement commencer à déprimer.

 

Finalement cette interruption historique a du bon : on se rend mieux compte de sa dépendance. Allez, je vais profiter de mes vacances pour essayer de m’arrêter.

 

Nan, je déconne.
Je sais que je peux plus.

(EDIT: désormais, le point est rouge.
Mais je ne changerai rien de ma critique. Il aura valeur de témoignage sur un temps déjà révolu...)

Créée

le 19 juil. 2012

Modifiée

le 19 juil. 2012

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guyness

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