Il y avait la comédie avec (en toile de fond) des zombies, il y a maintenant la romance avec (en toile de fond) des monstres. Seulement voila, si Shaun Of The Dead réussissait a s'élever au niveau des meilleures réalisations de films de zombies (Romero et Fulci par exemple) tout en construisant une honnête comédie, Monsters semble avoir un peu honte de sa généalogie de série B. C'est le plus gros défaut du film, et réduit considérablement la puissance du métrage qui devient une simple amourette dans des paysages dévastés. Il n'y a qu'a lire la presse, on a bien conscience que les monstres sont une parabole, on a tellement conscience que ça en devient balourd. Ici on pense a la politique anti narcos des états unis et de l'armée mexicaine qui fait plus de dégât chez les paysans pauvres que chez les riches trafiquants de cocaïne (mais en voyant Machete, on comprend que les narcos ont des soutiens chez les hommes politiques américains, probables consommateurs de cocaïne) là on pense a la façon dont sont traité les clandestins mexicains cherchant a traverser la frontière (finalement tout cela est lié). La vision du mur en rappelle d'autres, le mur séparant les peuples israeliens et palestiniens, celui qui sépare la frontière marocaine de la frontière espagnole (et de la forteresse europe) et forcement le mur techno en construction qui sépare déjà en partie Les Etats Unis du Mexique. En ne sachant pas distiller la parabole politique, on en vient a voir deux films. Un film avec des monstres, un film se concentrant sur une romance trop serieuse avec des acteurs un peu trop lisses sortant de je ne sais quelle "ile de la tentation". C'est un peu dommage parce que l'idée était là et puis il aurait pu rejoindre les films de série B de la Hammer à la Quatermass and the pit. Techniquement honnête, le film n'assume pas malheureusement sa charge contre un système politico-économique mondial qui créé plus de monstres qu'il en élimine.