A la mythique frontère du Mexique et du Texas, Llewelyn Moss, vétéran texan du Viet-Nam trouve sur les lieux d'un trafic de drogue transformé en véritable carnage une valise contenant deux millions de dollars en billets. Désireux d'améliorer ses conditions de vie, soucieux du bien-être de sa femme, mais pas fou pour autant, il embarque l'argent chez lui.

Se met alors en place la traque de Llewelyn. D'un côté, le tueur froid et psychopathe engagé par la mafia pour retrouver l'argent et effacer les traces, Anton Chigurgh, qui tue par plaisir et joue la vie de ses victimes à pile ou face. De l'autre côté, un homme intègre aux valeurs solides, le shérif Bell, qui aimerait retrouver Llewelyn avant Chigurgh afin de le mettre à l'abri.
De cette opposition entre le bien et le mal autour d'un homme aux valeurs oscillantes entre les deux, décrite dans le best-seller No country for old men de Cormac McCarty (Prix Pullitzer), les frères Joel & Ethan Coen ont fait un film sombre, cynique et violent.

Apportant toujours le contrast du bien et du mal, les trois acteurs principaux ne pourraient en fait n'être qu'un seul et même homme, tiraillé entre ces deux pôles antagonistes. Javier Bardem qui incarne Chigurgh est d'une folie effrayante, qui n'a d'égale que son sang-froid lorsqu'il s'agit de tuer, équipé de ses armes aussi étranges que redoutables. Tommy Lee Jones, lui, interprète le shérif Bell, lui-même descendant des précédents shérifs, qui découvre à l'occasion de cette épopée sanglante l'évolution de la violence dans son Etat, liée principalement au trafic de drogue avec le Mexique. Enfin, Josh Brolin joue ce texan improvisé homme à abattre un peu malgré lui, mais qui est bien décidé à ne pas se laisser faire.

Bien réalisé, sombre, caustique, drôle/cynique et violent à souhait, No country for old men reste particulier malgré tout. Volontiers dérangeant, trimballant ses spectateurs dans une course sans but précis, finissant par le laisser totalement perdu, à l'image du shérif Bell. Dépassé par la tournure des évènements...
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le 29 sept. 2010

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Brice B

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