"Dans Once Upon a Time in Gaza, les frères jumeaux Arab et Tarzan Nasser livrent une tragi-comédie saisissante où l’absurde du quotidien sous blocus se mêle à une fraternité contrariée. Portés par un imaginaire cinéphile nourri au chaos, ils transforment Gaza en un théâtre surréaliste, où l’art devient un acte de résistance autant qu’un geste de tendresse face à l’enfermement. Une œuvre à la fois intime et politique, entre fable noire et poème visuel."


"Bien que le titre évoque un conte, c’est en réalité une fresque cynique qui se déploie insidieusement. Chaque membre du trio que l’on suit – un vendeur de falafels qui deale des médicaments, un étudiant rêveur et paumé, un policier corrompu – est peu à peu confronté à la réalité brutale de Gaza, ce territoire qui est à la fois leur foyer, leur prison et leur tombeau. Victimes collatérales d’une crise politique qu’ils ne maîtrisent pas, ils cherchent à arracher un semblant de liberté."


"Par petites touches, par des détails égrenés au fil du récit, les Nasser illustrent le contrôle à distance exercé sur les citoyens de Gaza. Plutôt que de montrer la peur de façon frontale, ils choisissent la nuance, notamment lorsque Yahya cède à la vengeance – une manière pour lui de pallier une justice locale défaillante, voire factice, comme celle du film qu’il tourne (ou presque)."


"Once Upon a Time in Gaza nous rappelle que la situation de Gaza tient de la grande farce – une farce aux conséquences tragiques et bien réelles. Qu’on le veuille ou non, travestir la guerre n’empêche pas qu’on tire à balles réelles. Ce film en apporte une démonstration éclatante, en déployant un langage cinématographique et symbolique autour d’une occupation à la fois discrète et écrasante."


"Arab et Tarzan Nasser restent fidèles à leur engagement artistique, réclamant de manière frontale que ce cauchemar cesse enfin. Leur film résonne comme un acte de résistance, mais aussi comme un testament. Il convoque le western spaghetti, le film noir et la comédie satirique, dans un mélange complexe mais cohérent, qui trouve toute sa légitimité à travers sa galerie de personnages à la fois héros, témoins, martyrs et fantômes d’une cité suspendue entre extinction et renaissance."


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Cinememories
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le 21 oct. 2025

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