J'avais déjà vaguement vu l'affiche de ce film dans les couloirs de notre cher métro parisien quelques mois avant sa sortie en salles, étonné de voir autant d'acteurs de cette trempe réunis sur un seul et même poster. De plus en plus de productions ont en effet pris la sale habitude de recourir à la publicité bien en amont de la sortie en salles afin de provoquer la curiosité et l'attente chez le spectateur. Mais à vrai dire, "Bienvenue chez les Ch'tis" a bénéficié d'une promotion encore plus conquérante, et a donc éclipsé dans mon petit cerveau ce film qui devait sans doute parler de la ville de Paris, d'après le titre...

Après tout, je n'en savais pas plus, et ce n'est que quelques heures avant la projection en salle obscure que j'ai regardé la bande-annonce de Paris. Une bande annonce qui dure assez longtemps (4-5 minutes) et qui suscite un enthousiasme assez mou, du genre "pourquoi pas ?". En situation, ça donne un film faussement inspiré, avec nombre de plans en hauteur, à l'image du personnage principal qui apprend qu'il a de fortes chances de mourir prochainement, et qui observe de son balcon les pérégrinations de son quartier, comme s'il était déjà entre deux mondes. Alors certes, savoir que l'on va mourir bientôt doit changer catégoriquement sa vision des choses, mais la réflexion s'arrête là.

Le réalisateur se contente de faire se croiser des personnages, sans aller plus loin. Dans les films de ce genre, on s'attend à ce que des personnages qui n'ont rien à voir finissent par avoir une destinée commune, mais là, c'est à peine le cas. De la même façon, on peut attendre d'un film qui s'appelle "Paris", qu'il va nous transporter avec enchantement à travers les rues de la capitale. Alors, oui, on voit la Tour Eiffel, la Tour Montparnasse, les grandes places de Paris, les embouteillages, le périphérique, le métro, comme si le réalisateur restait complètement froid et distant par rapport à cette ville chargée d'histoire (même si personnellement, j'aurais tendance à être un peu comme ça vis-à-vis de la capitale).
D'ailleurs, Romain Duris nous dit bien "c'est ça Paris : les gens sont jamais contents", on en déduit alors que le réalisateur a voulu partager son mécontentement avec nous...

Deux points positifs quand même pour justifier la note :
1) une bande son toujours appréciable dans les films de Cédric Klapisch (malgré un blanc incompréhensible à la toute fin du film entre deux chansons, sur une "magnifique" vue...)
2) et des acteurs largement au niveau (Juliette Binoche et Karine Viard chacune dans leur genre) qui nous offrent quelques scènes bien comiques (et je ne parle pas du numéro de chanteur danseur mal-aimé et maladroit, toujours un peu rébarbatif, de Fabrice Luchini).
pyrame
6
Écrit par

Créée

le 1 août 2010

Critique lue 362 fois

3 j'aime

pyrame

Écrit par

Critique lue 362 fois

3

D'autres avis sur Paris

Paris
Plume231
3

Paris artificiel ! Paris superficiel ! Mais Paris... artificiel et superficiel !

Cédric Klapisch est un grand habitué des films de groupe, c'est-à-dire avec une multitude de personnages. Généralement, chez lui, il y a un personnage fil conducteur qui sert à introduire les autres...

le 13 avr. 2022

22 j'aime

15

Paris
PiotrAakoun
9

Joie de vivre ?

Tout d'abord, un casting impressionnant qui peut faire redouter le pire, un film choral de plus ... mais contrairement à mon attente, la surprise vient de la réussite de ces bouts d'histoires agencés...

le 10 janv. 2013

14 j'aime

8

Paris
LadyK
8

Critique de Paris par LadyK

Ce film dérange, et je le comprends très bien. Moi aussi il m'a gêné, et j'y repense encore quelques fois. Ce film met en avant toutes ces choses ridicules que nous n'osons pas faire. L'appréhension...

le 22 mai 2010

13 j'aime

Du même critique

Les Piliers de la Terre
pyrame
10

Une fresque historique enthousiasmante

Ce livre, je l'ai vu et revu dans les mains des "métronautes", dans les têtes de gondole de librairie, sur les sites internet... Je me suis enfin décidé à lire ce qui est annoncé partout comme un...

le 18 mai 2010

27 j'aime

2

Stupeur et Tremblements
pyrame
2

Soupir et ronflements

Avant de descendre ce film en flèche, je tiens à signaler que je fais partie de ces gens qui ont lu quasiment tous les livres d'Amélie Nothomb, et dont l'intérêt pour son oeuvre a été...

le 9 juin 2010

20 j'aime

2

Two Lovers
pyrame
4

Critique de Two Lovers par pyrame

Malgré un pitch somme toute assez classique (un homme hésitant entre deux femmes), les critiques alléchantes m'avaient convaincu de me rendre en salle obscure regarder deux acteurs bien connus...

le 2 août 2010

16 j'aime

2