D'origine romanesque, le sujet que met en scène Robert Aldrich se confond, par le juste reflet social qu'en donne le cinéaste, avec le fait divers réel et une de ces affaires sanglantes et célèbres qu'a souvent engendrées la période de la Grande Dépression (et de la Prohibition).
Le drame est celui de Miss Blandish, kidnappée par le gang Grissom et que le versement de la rançon condamne. A moins que les sentiments qu'elle inspire à Slim, l'un des membres du gang...
Plus qu'à l'intrigue policière, qui reprendra ses droits à la fin du film, Aldrich s'intéresse au clan familial des Grissom, parmi lesquels Slim, donc, plouc arriéré et dangereux, et, figure étonnante, "Ma" Grissom qui sait manier son monde et, au besoin, jouer de la mitraillette. Il reste que ni la relation entre Slim et son otage, ni les incidents liés au rapt, ne déterminent une relation dramatique originale ou intense. Même, le gang Grissom perd de sa spécificité (sociale) dans la mesure où les portraits des protagonistes semblent insuffisamment étoffés.
Au demeurant, Aldrich cherche surtout à décrire une Amérique provinciale crasseuse et violente, un constat d'autant plus sombre qu'il s'étend, alors qu'on le croyait confiné à une société rurale fruste, à toutes les classes, comme on le verra dans l'attitude du père de Miss Blandish. Il y a quelque chose de pourri dans cette Amérique, et la tendre Miss Blandish parait devoir en être la victime expiatoire.