Twin Peaks
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Lieux : la petite maison de Paterson (chauffeur de bus vivant avec Laura et leur bouledogue anglais Marvin), le dépôt de bus, les rues de la ville de Paterson (New Jersey), un bar de nuit et le square devant la cascade. Chronologie : huit jours consécutifs du lundi matin, au réveil, au lundi suivant, au réveil. L'action : le quotidien de Paterson (c'est vraiment son nom) dans une ville où a vécu le poète W.C. Williams. Paterson, observateur de la vie des autres comme de la nature, est aussi poète à sa façon, profitant de ses rares moments de liberté pour écrire quelques vers sur un précieux carnet. Par un lent déroulé, sans longueur toutefois, on participe au quotidien de Paterson se répétant de jour en jour, ponctué de rencontres amicales ou fortuites, silencieuses ou bavardes, rarement. Laura, de son côté, a une vie en définitive un peu plus terne ; mais par ses activités de peintre d'intérieur et son implication dans la fête de quartier, elle échappe à la mélancolie. Et Marvin, dans tout cela ? Il semble en totale empathie avec ses deux maîtres ; peut-être même a-t-il quelques idées derrière le crâne...
On est, dès les premières images, happé par le calme tempo du film où la plupart des échanges se font sur le ton de la confidence. Chaque plan, même le plus simple (un mur de brique, un banc dans un square, l'atmosphère du bar) est parfaitement cadré. Les couleurs sont douces et chaudes. J'allais oublier de parler du jeu parfait des acteurs, notamment l'excellent Adam Driver et la superbe Golshitey Farahani. Et "last, but not least", le film laisse découvrir de temps à autre de très bons petits moments d'humour. Bref, j'ai été séduit par ce film très subtil et humain qui donne à réfléchir sur les façons dont chacun construit son quotidien et cultive son jardin secret.
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Créée
le 30 déc. 2016
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