Monsieur Lacalade, riche et vieux garçon, entreprend de visiter ses "péchés de jeunesse", ses enfants qu'il n'a pas reconnus et les mères qu'il a abandonnées.
Le sujet est traité sur le mode de la comédie dramatique et sous la forme de quatre histoires indépendantes, introduites par un prologue trop léger et aussi peu intéressantes les unes que les autres. Car Maurice Tourneur réalise un film paresseux, tant pour ce qui est de l'écriture que de la mise en scène, élémentaire et sans idée. Cela se ressent dans la composition indolente d'Harry Baur, dont le personnage arrogant et égoïste, confronté aux désillusions de ses rencontres, se trouve bien puni dans sa solitude, mais sans l'amertume ni l'humilité qui devrait l'habiter a minima. C'est en tout cas trop peu caractérisé.
Si le côté comédie est faible, parce que les seconds rôles le sont, ni pittoresques ni cocasses, la lacune rédhibitoire du film est la totale absence d'émotion. Lacalade ne semble rien éprouver d'intense, pas plus en apercevant sa progéniture et en revoyant ses maitresses abandonnées qu'en mesurant le temps et la jeunesse perdus. De fait, le spectateur ne se sent pas plus concerné.
C'est un film sans âme ni sincérité. Son anecdotisme n'est pas à la hauteur du sujet.