Si Train pour Busan nous avait surpris entre autres par son idée géniale de placer des zombies pour la plupart dans un train, Peninsula s’affiche un tantinet moins à la hauteur avec un script pas aussi original. C’est vrai, les scénarios zombies ont été pressés comme des citrons, épluchés et décortiqués et ce n’est pas sans un certain scepticisme que l’on se plonge dans la suite d’un film absolument génial.
C’est sur le contexte, la situation, les effets spéciaux, le charisme des personnages, l’esthétique et bien sûr, les chorégraphies que le réalisateur nous fait prendre appui et nous éjecte dans un monde post-apocalyptique, très à la Mad Max, où les zombies ne sont parfois qu’une option du décor. Il s’agit plutôt d’une lutte entre hommes qui nous rappellera forcement les saisons de The walking death avec Negan.
Pandémie, virus, quarantaine, voilà des termes qui font malheureusement partie de notre quotidien en ce moment. Sans oublier bien sûr, migrants, réfugiés. Alors, qu’on le veuille ou pas, l’accent de Peninsula se voit renforcé par nos craintes et nos démons actuels. D’ailleurs, une scène à Hong Kong nous rappellera le racisme qui subissent les Asiatiques en ce moment à cause de la pandémie. Dans un autre contexte, bien sûr.
Tous les rôles sont importants et primordiaux. Le film se porte avec hargne sur les épaules de cette mère-lionne interprété par Lee Jung-Hyun, par ses deux filles très Hunger Games, très réactives et absolument adaptées aux circonstances, par le reste du casting et bien sûr par Gang Dong-Won (avec son visage à la Vanishing Time qui pourrait faire craquer une pierre) qui apporte une touche discrète et fragile à son rôle d’acteur principal sans écraser le reste du casting. Juste un peu déçue que Kwon Hae-Hyo, acteur de taille, n’ait pas pu s’épanouir dans cette presque petite apparition. Je suis restée sur ma faim.
Dommage que le titre international de Peninsula soit « Train pour Busan 2 : Peninsula » alors qu’en Corée du Sud il s’appelle tout simplement « Peninsula ». Je suppose qu’il s’agit d’un coup de marketing genre j’ai tellement aimé le premier que je vais voir le deuxième. Mais, mis à part que cela se déroule quatre ans après, et les zombies bien sûr, il n’y a aucune référence à Train pour Busan et peut se regarder sans avoir vu le premier volet. Ce n’est pas du tout une suite et j’avoue que j’aurais aimé des clins d’œil du premier film. Pourquoi dommage ? Parce que du coup on ne peut que comparer les deux films et qu’il sera toujours très difficile de se mettre à la hauteur de Train pour Busan.
Mais… il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un film d’action d’une extrême qualité visuelle, plus que d’un film d’horreur (Je crois que les zombies ne font plus peur à personne). Le scénario nous tient en haleine et on ne s’ennuie pas une seule seconde. Pas des longueurs, pas de regrets, du pur régal et que je conseille sans hésitation.
D’après YONHAP : Le film d'horreur et de zombies «Peninsula» a attiré pas moins de 959.723 spectateurs durant le premier week-end qui a suivi sa sortie pour un cumul de 1,8 million de billets vendus depuis son lancement le 15 juillet dernier.
Je comprends.