Personne ne sait que je suis là par XavierChan

S'intéresser à Personne ne sait que je suis là, c'est déjà adhérer au capital sympathie énorme de l'entreprise : retrouver Jorge "Hurley" Garcia à l'écran dans un rôle taillé sur mesure a de quoi susciter un réel intérêt pour tous les fans de Lost tant son personnage, très central, apportait à la série de J.J Abrams l'humour et la naïveté nécessaires à une série d'une ampleur colossale qui donnait pourtant beaucoup de place à chacun. Pourtant, Hurley arrivait à se détacher du lot.

Esseulé sur une île de la région de Los Lagos, Memo vit une vie solitaire lorsqu'il ne travaille pas avec son oncle "dans le sang". Traumatisé depuis qu'un producteur de Miami lui a volé sa voix plutôt que son physique jugé non commercial lorsqu'il était enfant, il ne communique plus et rêve, seul, de lyrisme et de grandes scènes musicales entre deux visites de maisons vides. La tendresse dont fait part le jeune cinéaste envers son imposant personnage est réelle et la réalisation joue dans cette direction.

Malheureusement, l'intrigue ne décolle jamais et les ficelles du scénario sont bien trop grosses pour paraître naturelles, le film perd réellement de son intérêt dès la découverte de la vérité au sujet de Memo sur internet par un journaliste sorti de nulle part. La chanson-titre, fade, n'aide pas non plus à comprendre l'échec cuisant de Memo et la réussite de son usurpateur tant elle manque de grâce et les symboliques lourdes (le vomi étoilé) privent le film de l'épure nécessaire face à un tel sujet. La conclusion cherche à atteindre la dimension émotionnelle de A Star Is Born mais s'avère plutôt être une répétition paresseuse et pas spécialement marquante. Une production Netflix bien trop fade.