Piranha 3D par KangooNomade

Un des plus gros clichés du cinéma est de dire que les étudiantes sont des prostituées gratos, et que les facs sont des maisons closes où tout le monde passe ses journées à faire n'importe quoi. ( Même dans Butterfly Effect on tombe dans ce cliché au bout d'un moment. )

Piranha 3D semble vouloir rire de ce cliché en le grossissant et en l'utilisant à tort et à travers.
Sauf que ca fonctionne pas du tout. Ca devient vite agaçant de voir des gens se trémousser sur de la musique techno lambda; on veut voir des Piranha bouffer des gens, pas une partouze propre où les gens restent habillés. Enfin euh, à moitié habillés.
( Bon par contre, le plan où la nana se fait tirer par un bateau en parachute, où la caméra est sous l'eau, et où juste ses seins dépassent de la surface, c'est plutôt drôle et semble être légèrement moqueur envers les films à plan nichons. Qu'il devient malgré lui. )


L'une des erreurs du film ( à mes yeux. ), est de nous dévoiler dès le début les piranhas.
La scène où le pêcheur se fait démonter ( c'est bien le mot ) dans l'eau est purement ignoble : c'est moche, très moche.
Déjà, il fallait les montrer le moins possible, vu qu'ils sont vraiment hideux. ( et même si c'est un pseudo hommage aux vieux films du genre: ils restent mal foutus. )
Un des effets les plus efficaces au cinéma ( ainsi que dans la littérature ) est la " menace invisible ". Bon, là on sait que ce sont des piranhas, pas de surprise, mais juste montrer des gens en lambeaux, de l'eau rouge pour commencer le film, ce ne serait pas une mauvaise chose, au contraire.

Au lieu de se servir de ca, Aja nous balance à plusieurs reprises des ... scènes à sursauts. Oui, des scènes à sursauts. Le truc des mauvais films d'horreurs/épouvantes. Autant dans la Colline à des Yeux, celle-ci étaient utilisées à des moments où ca valait le coup ( le seul moment où ca surprends vraiment, c'est quand le mutant brise le mur à la fin. ), autant ici c'est du grand n'importe quoi. Une main sort de l'eau, OULALAH SURSAUTEZ. Un piranha fait un looping dans son oeuf, SURSAUTEZ.
Décevant qu'un tel réalisateur se perde dans une facilité que même un étudiant en cinéma n'ose pas faire. ( par exemple, en terme de tension, la scène où la mère tombe à l'eau entourée de piranhas fonctionne très bien, et pourtant on ne sursaute pas. )

Mais heureusement, tout ceci est rattrapé par la scène " principale " du film : le carnage au concours de t shirt mouillés.
Cette scène est très réussie : on ne voit pas trop les cgi pourris, les maquillages sont très bien faits, on ressent clairement la tension, la panique, et on a même droit à un cours du Professeur Badass. ( Tenir un moteur de bateau qui tourne dans ses mains, ca, c'est vraiment badass. )
L'horreur part dans le délire le plus complet : quelques morts sont plutôt ridicules, amusantes même. ( C'est à partir de là que j'ai clairement ressenti la volonté de rendre hommage aux films à tendance nanars; avant ca, on ne le voyait pas vraiment. )
Bref, cette scène est réussie sur tout les points.

D'ailleurs le film continuera sur ce délire avec la scène des prothèses flottantes, et du réalisateur porno. Pour le coup, l'humour tournant autour du sexe fonctionne, tournant en dérision son utilisation abusive.


Et là, le plus gros défaut du film.
Sa fin.
La fin est similaire à celle de la colline à des yeux : HAPPY END ON A GAGNE Et en fait non.
Dans la colline à des yeux, ca fonctionne. Là, non : le film est très court, on a l'impression qu'il manque 30 minutes.
D'autant plus que son retournement permet de continuer le film, et d'accentuer le délire dans lequel il est entré ( des piranhas géants, y'a de quoi faire un truc funky quand même. ); mais non, il s'arrête brusquement, d'une façon plutôt frustrante. ( Même si la mort du mec et sa réplique juste avant sont assez drôles. )


( En plus, la scène où Kelly Brook et la blonde se baignent est très clairement sous-exploitée. C'est pas sérieux, ca. )