La vie n'a pas d'âge. La vraie jeunesse ne s'use pas.

C’est une critique certainement beaucoup trop à chaud. Je finis à peine le film et mes joues ne sont pas encore sèches, mais ce n’est plus possible… Comment ce film-là peut-il n’avoir que 147 misérables notes sur ce (ajouter un adjectif de son choix) site ? Moi-même je m’en veux d’avoir manqué (snobé ?) la séance familiale des vacances de Noël, mon frère l’ayant offert à cette occasion (je sais qu’il m’excusera, je commençais Twin Peaks). Je rattrape donc ce film près de six mois plus tard, et quel connard je fus. Place aux jeunes est sans doute l’un des films les plus bouleversants, touchants, tristes, doux, qu’il m’a été donné de voir. Il détrône peut-être même Toy Story 3 aux litres de larmes versées (peut-être pas après cumul des visionnages de ce dernier qui s’élèvent à beaucoup, et donc beaucoup de litres).


Je ne suis pas habitué à parler des films très vite après leur visionnage, et je ne devrais sans doute pas le faire d’ailleurs. Enfin bon… Que dire sinon que Lucy et Bark Cooper s’aiment, depuis 50 ans, et que depuis 50 ans ils sont côte à côte.Et au moment de se séparer pour 3 mois, ils se rendent compte enfin à quel point… bah ils s’aiment. Rien que cette réécriture mal branlée (par mes soins) du synopsis de ce film me fait chialer. Que dire ? Sinon que les gens y parlent si bien, si juste, et que Leo McCarey filme ceci de manière si belle et si juste (je ne remets toujours pas de cette discussion grand-mère/petite-fille, ou de celle entre une mère et un fils, précédant la plus belle accolade (le plus beau câlin n’ayons pas peur des mots) de l’histoire du cinéma). Tout est si simple, si “maison de ta grand-maman où tu n’as rien à faire parce qu’elle s’occupe de tout”, mais en même si moderne (et moi qui étais un peu plus loin avec les élucubrations plus torturées et alambiquées (mais au combien géniales certes) d’un autre Cooper (Agent-Dale de son prénom composé)...). Et j’aime quand ce sentiment de simplicité est limpide, que l’on a pas à chercher pourquoi cela nous paraît simple. C’est souvent très bon signe. Pas de grandiloquence, pas de signaux pour indiquer quand il faut pleurer, pas d'extravagances, mais pas de “lissitude” non plus. Le film possède une vraie gravité, une profondeur. Et c’est ça que je trouve fou avec ce film, c’est que jamais je ne devrais être heureux à la sortie de ce film. Et pourtant je le suis.


Parce qu’il y autant de moments de bonheur que de scènes déchirantes, des tout petits bouts de rien qui me fendent le cœur. Du coup je me dis que ça restera plus si j’écris là-dessus, mais ce n’est sans doute pas la peine. Il me reste à dire qu’il y a beaucoup d’enfoirés autour de ces deux sweeties, et que je les déteste. Seulement, ils ont permis une fin si belle. Et puis, j’aime les films qui finissent dans une gare.

FlavienDelvolvé
10

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le 8 juin 2019

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