Balade entre des tombes amoureuses et mélancoliques, Plaire, aimer et courir vite s’inscrit dans une homosexualité en fin de vie, du moins terrifiée par cette dernière. La grande pudeur avec laquelle Christophe Honoré filme ses personnages, leurs déchirements et leurs joies, nous émeut au plus profond de notre être ; d’excellents acteurs livrent une prestation à fleur de peau, charnelle et poétique, et assurent une complicité fraternelle comme les maillons d’une chaîne solidaire. Ce n’est pas un film de combat, c’est une errance à plusieurs douce-amère dans laquelle les êtres glissent de la vie dans la mort sans craindre pourtant de vivre pleinement. Les trois temps de l’existence homosexuelle sont présents dans le titre, rhétorique implacable pourtant porteuse de lumière : car la conscience de la finitude rend chaque instant magique, change chaque geste en volupté, fait de chaque parole une déclaration d’amour.