Le 6 août 1945 aurait dû être une journée comme les autres, en fait juste un peu plus caniculaire que les autres, pour la ville japonaise d'Hiroshima, mais l'"éclair qui tue" en a décidé autrement, tuant des dizaines de milliers de personnes sur le coup et en bouleversant la vie de dizaines de milliers d'autres, dont celle de notre protagoniste, qui, si elle n'était pas sur les lieux mêmes, était suffisamment proche pour recevoir la "pluie noire"...
Le réalisateur Shōhei Imamura ne va pas se concentrer trop sur ce "fameux" 6 août 1945, même s'il va en donner quelques images marquantes, dont l'horreur glaçante ferait passer les films de zombies de George Romero pour des dessins animés pour enfants, mais surtout sur la vie d'après, celle qui se déroule en 1950, sur des victimes toujours vivantes, mais condamnées à plus ou moins long terme, et comment ces dernières, dont peut-être le personnage féminin principal, sont en quelque sorte devenues des rejetées de la Société, car contaminées (dans tous les sens du terme !). En fait l'être humain est pire que cet "éclair qui tue".
Imamura prend son temps (parfois un peu trop, il faut le reconnaître !) pour aborder ce sujet méconnu, car très peu abordé au cinéma en donnant parfois, et souvent quand on s'y attend le moins, des séquences franchement fortes qui restent sobres, dans le ton du film, mais qui tranchent avec l'apparence faussement paisible de l'ensemble.
Une oeuvre dérangeante sur un sujet dérangeant donc un film essentiel.