Ponyo sur la falaise par Hard_Cover
À priori, je ne vais jamais voir les films pour enfants – ou qui sont à première vue destinés aux enfants – qu'ils soient d'animation ou pas. Mais désœuvrement pascal, très bonnes critiques et rien d'autre de correct au ciné obligent, je me suis donc enfermé dans une salle obscure pour assister à une projection du dernier Miyasaki, plutôt que d'aller voir ailleurs si les cloches avaient fait pleuvoir leurs œufs de chocolat.
C'est quoi Ponyo ? Et pourquoi c'est sur une falaise ?
Que raconte donc Ponyo sur la falaise ? Tout commence au fond de la mer. Brunehilde, petite fille poisson rouge à tête humaine décide de fuir le navire de son père Fujimoto (un sorcier qui était autrefois un humain) pour explorer l'océan. Elle arrive dans un port où elle subit quelques désagréments qui aboutissent à son enferment accidentel dans un bocal. Sosuke, petit garçon de cinq ans qui vit avec sa mère dans une maison en haut d'une falaise, la recueille et lui donne le nom de Ponyo.
Fujimoto traque Ponyo pour la ramener au fond de la mer. Mais la petite fille poisson, fascinée par Sosuke et le monde des humains, n'a pas l'intention de retourner dans la prison où elle et ses sœurs sont enfermées par leur père...
Comme il l'a déjà fait dans ses précédents films, Hayao Miyazaki raconte une histoire fantastique au cours de laquelle le quotidien des personnages est totalement bouleversé par des phénomènes fantasmagoriques. Ici, le petit port où vivent Sosuke et sa mère Lisa va subir un raz de marée qui l'engloutira, tandis que la faune marine sera remplacée par des animaux du Dévonien. Si, si ! Mais on est là dans le registre habituel de Miyazaki : ce n'est pas moins – ou plus – extraordinaire que le parc d'attraction et ses étranges habitants dans Le Voyage de Chihiro ou le Japon peuplé de créatures gigantesques de Princesse Mononoke.
Le spectateur est propulsé dans un rêve éveillé, dès les premières images du film, dont il ne ressortira qu'un peu plus d'une heure et demi plus tard, transporté par une bande originale magnifique et, bien sûr, une animation de toute beauté.
Pourquoi Ponyo sur la falaise c'est bien.
En tant qu'adulte, j'ai été assez peu touché... Ok ! Ok ! J'avoue, c'est un film touchant (je l'ai dit, c'est bon, on va pas en faire tout un plat, hein ?).
En tant qu'adulte, donc, en plus d'être attendri comme un mioche qui mange sa morve, j'ai particulièrement apprécié le message écologiste dissimulé par Miyazaki dans son film. Ce n'est pas une nouveauté pour une œuvre de ce dernier. Dans Ponyo sur la falaise, il montre la pollution maritime : le port aux eaux où surnagent des déchets, les fonds qui sont couverts de cochonneries. Lorsque Ponyo s'enfuit et libère par la même l'Elixir de Vie, les phénomènes résultant sont assimilables à la vengeance de l'Océan contre l'irrespect de l'homme (d'ailleurs Fujimoto préparait cette revanche et la destruction de l'humanité).
Comme souvent dans une Miyazaki, les héros sont jeunes, voire des enfants. C'est d'eux que vient le salut et le cinéaste japonais le répète film après film : si on écoutait plus les enfants, leur bon sens naïf mais naturel, on n'en serait pas là, à vivre sur une planète qui se meurt à cause de la pollution.
Ponyo sur la falaise est donc un film divertissant, qui plaira aux enfants comme à leurs parents. Ce n'est certainement pas le meilleur Miyazaki que j'ai vu, mais cela peut venir du fait qu'il est plutôt destiné à un public juvénil.