Des premiers plans qui mélangent tout, un casting attendu, une banque & une “apparition” de Darry Cowl : le genre de melting pot qui fait dire que la France est diversifiée alors qu’elle aime surtout pousser l’autodérision suffisamment loin pour qu’il semble superflu de le faire bien.
Le film tient la route dans son premier tiers car il sait exploiter la synergie Auteuil-Jugnot, quoique pas particulièrement étincelante & bien qu’elle soit meublée par une certaine obsession pour la nudité gratuite (si c’était censé être drôle ou provocateur, j’ai raté). Puis le basculement vers le genre policier s’opère & Molinaro parvient à faire miroiter les promesses de la parodie : le commissaire inapte & les otages qui deviennent complices, c’est un ultra-contrepied marrant pour ceux que Jugnot n’irrite pas (& dont je ne fais pas partie).
Mais cette rupture masque (pas longtemps) la volonté du réalisateur de nous plonger dans un huis clos prolongé reproduisant 100% des codes théâtraux & qui semble avoir été conçu spécialement pour Anémone & lui permettre de porter seule les dialogues. Au final, le temps passe vite parce qu’on est dans l’âge d’or de l’insouciance française au cinéma & que l’opus est le parangon de la prise au sérieux minimum : c’est une petite œuvre qui se donne le droit d’avoir un déroulé & une conclusion ronflants justement parce qu’elle est petite. Une propriété qui ne vieillit pas, au moins.
→ Quantième Art