Fenêtre sur sourds
Nouvelle variation sur la question du point de vue, Presence joue habilement avec les renversements, convoquant quelques partis pris déjà abordés, mais en les fusionnant pour une nouvelle approche...
le 17 févr. 2025
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Les Payne — Rebekah, Chris, Tyler et Chloe — emménagent dans une grande maison de banlieue habitée par un spectre…
Au premier abord, Presence se présente comme un film de genre assez balisé, celui du « film de maison hantée ». Le récit démarre d’ailleurs selon un schéma des plus classiques : la visite d’une demeure dont l’agent immobilier semble surtout pressé de se débarrasser — situation vue et revue par tout amateur du genre.
Mais Steven Soderbergh — qui assure également la photographie — déplace immédiatement les règles du jeu. Il généralise l’utilisation du point de vue subjectif : tout est filmé depuis la perspective de la « présence », spectre invisible, tour à tour menaçant ou protecteur. Ce pari formel est renforcé par le choix de ne tourner qu’en plans-séquences, séparés par de brusques cartons noirs. Le premier d’entre eux, d’une virtuosité étourdissante, annonce déjà l’ambition esthétique du film.
Et si Presence se révèle novateur par sa forme, il ne manque pas d’intérêt dans son propos : le surnaturel y sert surtout de révélateur aux tensions familiales. Sous l’apparence bien rangée de cette famille de banlieue affleurent violences contenues, rancœurs et fragilités.
Plus psychologique qu’horrifique, Presence rappelle que la véritable monstruosité ne hante pas les murs, mais les êtres qui y vivent.
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il y a 6 jours
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