C'est quoi le Punk ?

Un documentaire où l'on saute à pieds joints dans l'univers du Punk londonien des années 70, ça me donnait forcément envie. Il y a du beau monde parmi les groupes présentés, difficile de ne pas s'attendre à ce que ça envoie du lourd.

Malheureusement, si c'est intéressant à regarder en termes d'images d'archives, c'est très répétitif avec les performances de groupe dans des petits clubs qui s'enchainent, et surtout on manque cruellement de contexte.

Par définition, c'est Punk de ne pas préciser à l'écrit qui parle et quand, mais pour les néophytes c'est bien la mouise pour se repérer. On ne surligne pas ce qu'a fait tel ou tel groupe, leur impact sur la scène londonienne, non : ce n'est pas ça qui intéresse le réalisateur.

En revanche, il y a quelques beaux moments : les témoignages. Là où on pourrait s'attendre à une jeunesse naïve, on a des gens qui expliquent face caméra qu'ils ont besoin d'une musique avec une certaine dimension politique, que d'autres jeunes racontent ce que eux vivent au quotidien, ce qu'ils ressentent. On y parle aussi du Punk qui se vend, se faire connaître ou pire signer chez une major la trahison ultime, et c'est là tout le paradoxe du genre. Il faut que ça reste underground tout en prenant de l'ampleur, et là encore j'ai trouvé les intervenants assez lucides à ce sujet.

Il y a aussi une scène surréaliste filmée dans un long plan fixe avec un jeune bassiste dans le salon de ses parents qui fait tâche dans le décor à expliquer qu'il a alterné entre chômage et petits boulots avant d'intégrer un groupe. À côté de ça, on a des parents qui semblent faire partie d'un univers et ne pas bien comprendre ce que fait leur fils, mais ils sont quand même contents pour lui parce qu'il fait enfin quelque chose de sa vie. Ça peut ressembler à un sketch, mais c'est pas filmé de façon malveillante et c'est le plus important.

J'aurais aimé plus d'infos sur ce qu'on voit à l'image, parce que lorsqu'on fait un documentaire sur une époque et des événements précis, c'est dommage de ne pas préciser grand chose, surtout quand le film a maintenant plus de 40 ans dans la tronche.