Un bureau, un verre d’eau, une douce chaleur d’automne…

Voici dans quelles conditions je me trouve pour écrire cette critique. Notre situation actuelle est en réel contraste avec celle de Fatem.


Fatem est une jeune femme de 24 ans vivant à Gaza, et notre chère réalisatrice est Sepideh Farsi, une journaliste iranienne. Cette journaliste a elle aussi connu la guerre : elle a été emprisonnée et souhaite aujourd’hui aider au mieux les pays plongés dans cette situation.

Elle va alors contacter, durant plus d’un an, Fatem, et filmer leurs échanges à l’aide d’un simple téléphone.


Mais ce simple appareil va raconter bien plus, et bien mieux, que la dernière FX3 ou la Sony CineAlta Venice.

Ce documentaire souligne une première chose essentielle : pas besoin de grandes caméras pour raconter en images une histoire, une idée, une pensée.


L’élaboration des plans est simple, et cette simplicité souligne tout l’enjeu du documentaire.

À l’aide de son téléphone, Sepideh filme son autre téléphone, en appel avec la jeune Fatem.

Ainsi, on découvre la vie de cette dernière, son quotidien à Gaza sous les feux des explosions de cette guerre meurtrière et terrifiante.


Mais une chose a attiré mon attention : le sourire de Fatem.

Cette jeune femme à qui l’on a tout pris : ses études, son travail, sa maison, des membres de sa famille. Elle garde pourtant ce sourire qu’on ne peut lui enlever.

Elle continue de se battre, bien qu’on lui ait tout retiré.

À travers la photographie, elle témoigne des conditions de vie dans son pays et permet aussi à notre chère réalisatrice de peaufiner son message : le message de l’espoir.


L’espoir, c’est ce qui règne dans ce documentaire.

Pourquoi suivre une vie si l’on pense que la guerre ne se terminera jamais ?

Pourquoi ce sourire de Fatem si le massacre continue ?


Mais cet instant final, révélant la mort de Fatem alors même que le documentaire allait être diffusé au Festival de Cannes, donne encore plus de force à cet espoir, tout en soulignant l’atrocité de cette guerre.

Car oui, en deux heures de visionnage, on ressent pour Fatem un attachement sincère, semblable à celui de la réalisatrice.

En voyant ces images, on éprouve un sentiment d’implication, de responsabilité.

On a envie d’aider ces personnes qui souffrent, et cela vaut pour n’importe quelle guerre, n’importe quel massacre.

On cherche désespérément comment aider le monde, on culpabilise de ne pas pouvoir faire plus, comme si aider signifiait forcément prendre les armes.


Non, ce n’est pas simplement cela.

Regardez notre Sepideh : son action à elle, sa manière d’aider, est bien plus profonde.

Elle choisit de montrer au monde le témoignage de cette femme, la réalité de la vie à Gaza, à travers l’image et les mots.

On ne peut rester indifférent, surtout quand on comprend le principe du documentaire : le film du réel.


Alors oui, j’ai adoré ce documentaire réalisé avec peu de moyens et sans grande technique, car le cinéma n’est pas une affaire de technique, c’est l’expression d’un message accompagné d’émotion.

Et ici, j’ai été touchée.

Elle a réussi sa mission.

ruliettafr
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le 12 oct. 2025

Modifiée

le 13 oct. 2025

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