le 18 févr. 2018
Mineur mais pro
Un titre de plus dans une filmographie particulièrement riche : vous l'aurez compris : ce "Quatre de l'espionnage" est un Hitchcock mineur. L'ensemble manque encore un peu de personnalité et...
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Lors de la Première Guerre Mondiale,un officier anglais est envoyé en Suisse afin d'identifier et d'éliminer un espion travaillant pour les allemands."Quatre de l'espionnage" est un Hitchcock mineur mais qui a son petit charme.Il est typique de la période hitchcockienne des années 30,pendant laquelle le réalisateur n'a quasiment fait que des films d'espionnage où il s'agit de démasquer des traîtres au service de l'Allemagne.Le titre original est "Secret agent",et il ne faut pas le confondre avec "Agent secret",tourné dans la foulée et dont le titre en VO est "Sabotage".Lequel ne doit pas non plus être confondu avec "Saboteur",titre original de "Cinquième colonne".On retrouve ici tous les éléments constitutifs du cinéma de Sir Alfred.L'ambiance tout d'abord,mystérieuse et inquiétante mais tempérée par un humour so british dopé à l'understatement.Pardon pour tous ces anglicismes,mais c'est le moment ou jamais d'en faire usage.On a droit aux traditionnels dialogues aigre-doux entre la jolie fille et le héros,sous-tendus par une évidente tension sexuelle.La paranoïa propre au réalisateur est également bien présente,avec ces personnages ambigus qui,sous des dehors sympathiques,sont tous susceptibles de cacher de noirs desseins.Le goût d'Hitch pour les lieux insolites frappe aussi très fort,et nous sommes baladés d'une église déserte à une chocolaterie,en passant par des sommets enneigés.Beaucoup de cynisme et d'ironie au programme,avec une exécution par erreur ou des héros réfugiés dans un clocher où ils sont assourdis quand le curé survient et se met à sonner les cloches.On a aussi une blonde hitchcockienne,en la personne de la fascinante Madeleine Carroll,qui annonce celles qui lui succèderont,les Grace Kelly,Tippi Hedren,Eva Marie Saint ou Janet Leigh.Ce personnage est victime de la légendaire misogynie du cinéaste,car on a rarement vu héroïne plus versatile et plus stupide.Elle tombe immédiatement amoureuse d'un type qu'elle n'a jamais vu.Ensuite,elle veut participer aux opérations de "nettoyage",qui l'excitent au plus haut point,et le chef de mission est obligé de la recadrer en lui signifiant que tuer quelqu'un,même en temps de guerre,même si c'est un ennemi,n'a rien de si facile ni joyeux.Puis,quand un meurtre est effectivement commis,elle perd les pédales et veut s'enfuir.Elle finira par menacer de tuer l'homme qu'elle aime pour sauver l'espion enfin démasqué,au risque de tout faire capoter.La parfaite débile,quoi.On peut aussi s'amuser à noter de nombreuses références à des oeuvres passées ou futures d'Hitchcock.Il y a des scènes dans un train,comme dans "Les 39 marches" ou "Une femme disparaît",ça se passe en Suisse comme une partie de "L'homme qui en savait trop" version 1934,il y a une fausse mort comme dans "Correspondant 17",une scène dans un clocher comme dans "Sueurs froides",du jeu sur le son,couvert par des bruits dans certaines séquences,comme dans "L'homme qui en savait trop" version 1956.Plusieurs des comédiens sont des familiers de la maison Hitchcock,tels Madeleine Carroll,qui était un an avant l'héroïne des "39 marches",Peter Lorre,qui jouait dans "L'homme qui en savait trop",ou Percy Marmont,qu'on reverra dans "Jeune et innocent".La distribution est complétée par le shakespearien John Gielgud,le beau gosse Robert Young et la charmante Lilli Palmer.Le film pèche cependant par un scénario,tiré d'un roman de Somerset Maugham,un peu juste.On devine vite,étant donné le petit nombre de protagonistes,l'identité du traître,et les personnages sont grossièrement taillés.Un militaire raide comme la justice,un séducteur caricatural,une héroïne écervelée,et un tueur psychopathe dragueur et expansif qui en fait trop forment un panel peu crédible.
Créée
le 8 déc. 2017
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