Alors, Raiponce, qu'est ce que c'est ?
Un ancien conte de Grimm revisité par Disney dans sa plus pure tradition. Mais pas dans la simple tradition figée et immuable d'il y a 15 ans, non. Dans une tradition qui évolue et parvient à se mettre en phase avec son époque.
En effet :
Les méchants ne sont pas si méchants que ça.
Mother Gothel ne fait que s'assurer la jouvence éternelle tout en faisant en sorte que la vie recluse de Raiponce se passe aussi bien que possible, aveuglée qu'elle est par un faux amour filial.
Absolument délicieuse dans sa robe drapée de manipulation et de faux-semblants, très certainement l'une des méchantes les plus crédible et mémorable que j'ai eu l'occasion de voir. Je me vois parfaitement agir comme elle.
Les gentils ne sont pas si gentils que ça.
Flynn Rider est très loin de l'archétype du chevalier blanc en armure qui combat courageusement et pourfend le dragon.
Voleur, couard enveloppé d'une armure de sarcasmes, devant les difficultés, il fuit. Avec une pointe d'humour matador certes, mais il passe tout de même son temps à fuir. Et la seule fois où il se prend un peu en main, les choses ne se passent pas vraiment bien pour lui.
On dirait aussi que la mode n'est plus vraiment aux princesses cruches. Celle-ci peut être blonde ... et agir par elle même.
Je vous passe la beauté somptueuse des décors, la 3D superbement maitrisée, la charge émotionnelle de certaines scènes et chansons (à voir en V.O. de préférence), dont celle des lanternes où on fini par se dire qu'avoir des lunettes moches sur la tronche, c'est pas si gênant que ça.
Les ajouts comiques des personnages aléatoires, à la mode de notre époque, s'intègrent très bien au film et permettent de donner un dynamisme bienvenue à de nombreuses scènes.
Raiponce a de quoi devenir un des grands classiques de Disney. Malgré mon habitude de critiquer et de trouver des défauts même aux friandises dont je me gave avec plaisir, je n'ai trouvé que très peu de points faibles à cette œuvre.
Pour être un film exceptionnel, il aurait fallu l'arrêter juste avant que la happy end n'intervienne. Mais ... le film, avec le public auquel il s'adresse, aurait alors été inconcevable. Oser tuer une seconde fois la mère de Bambi aurait été insupportable et je serais sorti de la salle avec un poids sur le cœur, ce que je n'étais pas venu chercher en entrant.
Pour résumer, je n'ai pas eu besoin de mes yeux d'enfants pour apprécier Raiponce.