OK, le film n’invente rien. OK, ça sent le déjà vu. OK, ça pue l’écran vert à tout bout de champ. OK, la désinvolture de l’ensemble peut parfois agacer. OK, l’humour potache amerloque peut être vraiment lourd. OK. Mais le film n’est pas une arnaque et la façon dont il est maltraité peut paraître excessive. En effet, la production annonce du divertissement et on est clairement servi de ce côté-là. Piochant sans vergogne, et avec la totale complicité du spectateur s’il le souhaite, du côté des films d’aventures des années 80 (Ryan Reynolds siffle même l’air d’Indiana Jones), des buddy movies et autres blockbusters plus récents portés par les acteurs vedettes, le film joue la carte assumée du cinéma récréatif. On est certes très loin des modèles évoqués mais le résultat atteint son but, à savoir celui de divertir.
Entre les nombreuses séquences visant le dépaysement, le ton totalement second degré de l’ensemble, des scènes d’action plutôt bien maîtrisées, les muscles de Dwayne Johnson, la gouaille de Ryan Reynolds et la plastique de Gal Gadot, on en a pour son argent. Certes, la narration manque parfois de fluidité mais le scénario réserve malgré tout quelques surprises, les acteurs assurent l’essentiel et les péripéties sont suffisamment riches pour assurer le rythme de l’ensemble. C’est du pur cinéma pop-corn à l’aise dans ses excès même si ces derniers pourront agacer certains.
Plus consistante qu’Agents presque secrets, plus fun que Skyscraper, cette troisième collaboration entre Rawson Marshall Thurber et Dwayne Johnson, si elle ne va pas chercher bien loin, respecte l’esprit des films aventures. Il faut la prendre pour ce qu’elle est, à savoir un prêt-à-consommer pas prise de tête, facile à regarder, dépourvue d’ambition, qui empile les emprunts et s’appuie sur ses tours d’esbroufe et sa distribution. Dans le genre de films taillés pour faire du fric et rien que du fric, c’est franchement sympa.