En revoyant le film je m'attendais à changer la note. Et non, je suis vraiment fier de moi! Je maintiens mon 7/10.


Tarentino débute avec un film de gangsters différent des productions habituelles. Un film un peu Sundance quoi, où le pire comme le meilleur peut être diffusé.


Tarentino nous démontre ici tout son savoir dramaturgique. Il pose de bons dialogues qui, même si ça ne sert strictement à rien, que c'est complètement vide de sens, arrivent à nous captvier. La grande force du film c'est la digression. Le petit Q passe d'un flashback à l'autre sans que cela ne choque et puis revient au présent comme si de rien n'était. Au final, l'histoire n'est peut être pas compliquée, mais le réalisateur prend un malin plaisir à la raconter de façon à nous tirer par les cheveux. Il est également amusant de constater que pas mal de choses sont déjà présentes dans ce film et qui seront repris dans ses films suivants. La seule différence est ici l'absence de femme. Enfin il y en a quelques unes qui sont évoquées.Mais sans plus.


Si Tarentino aligne les plans parfaitement à tous points de vue (image son) on pourrait reprocher un film assez creux. Il ne revandique aps grand chose finalement. J'avais lu une critique affirmant que QT avait beaucoup de talent mais rien à dire. Je pense que je suis de plus en plus d'accord avec ça (enfin apparemment son prochain film, il le fait parcequ'on ne parle jamais , selon lui, de l'esclavagisme des sudistes du temps des cow boys... humhum curieux que cinéphile boulimique dise cela mais bon soit...). Notons également son arrogance sur le commentaire audio; je suis sûr que ce devait être une plaie d'aller lui louer un film dans la videothèque où il bossait... il devait critiquer les choix de ses consommateurs assez fort pour qu'ils entendent au moment de partir...


Je reprocherai également une absence d'émotion. si les scènes s'enchaînent sans accroc d'un point de vue scénaristique, on ne ressent strictement rien pour ces personnages. Oui on a cette empathie du type qui va morfler... mais finalement il ne place jamais la caméra au bon endroit pour qu'on ressente vraiment la douleur. En fait on est oujours du côté de l'observateur, voire même du voyeur. Il y a trop de distance entre nous et eux... Peut être ces digressions ne comportaient pas assez de scènes émotionnelles du coup, on se détache vite de l'amitié entre Harvey et Tim assez éloquente dans la voiture au début. On s'en souvient à la fin... mais leur amitié n'est plus jamais vraiment remise à l'avant plan. Du coup, si les gens ne comprennent pas le fameux Jingi que Tarentino a voulu faire passer, ce n'est pas qu'ils n'ont rien compris au film, mais c'est qu'ils n'ont rien ressenti... Enfin moi en tous cas je n'ai rien ressenti. J'avais plus l'impression d'avoir affaire à une approche théorique, comme si Tarentino n'avait jamais connu l'amitié mais avait lu des bouquins pour savoir comment faire... Enfin ça m'éloigne de la critique pertinente. En gros Tarentino favorise l'aspect technique de la construction scénaristique à l'émotion qui doit s'en dégager.


Bref un film bien foutu, qui divertit, qui amuse, mais pour lequel je ne ressens rien d 'autre qu'une maîtrise technique.


PS : comment ai-je pu écrire autant de fois son nom sans jamais vérifier l'orthographe ? je le laisse comme ça parce que c'est marrant (note du 16-05-2017).

Fatpooper
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le 1 déc. 2011

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Fatpooper

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