"Most human problems can be solved by an appropriate charge of high explosives."

Ouch. Waouw. Et donc, Ted Kotcheff, le réalisateur de "Wake in Fright" et "First Blood", produisait cette sombre bouse seulement un an après le premier volet plébiscité de la saga Rambo... Largement de quoi donner envie de revoir ce classique pour vérifier qu'il tient bien la route, car rien n'est moins sûr après avoir regardé une telle chose, un tel navet d'action, contenant toute la beauferie militaire des années 80 états-uniennes. Tous les ingrédients sont là, et en grandes quantités : du pathos avec ce papounet qui veut retrouver son fils resté prisonnier (spoiler pour être encore plus triste : en fait le fiston est mort une semaine plus tôt, c'est ballot) des méchants vietnamiens au terme d'une guerre qu'ils avaient menée pour leur apprendre la vie, de l'entraînement commando express après formation éclair d'une équipe d'anciens du même régiment, des gros muscles et des gros flingues, des grosses explosions qui ponctuent la tant attendue scène d'action-sauvetage finale au cours de laquelle l'équipe de GIs trop forts font tout péter et trucide tout ce qui bouge dans ce camp situé au Laos, et bien sûr tout le vernis misogyne qu'on peut imaginer dans un tel contexte. Les États-Unis convaincus de leur bon droit à décimer des étrangers dans leur propre pays... L'ensemble de la mission est financé par un riche homme d'affaires lambda qui a aussi un fils prisonnier et qui distribue les enveloppes comme on donnerait 10€ d'argent de poche, on trouve très facilement au marché noir local assez d'explosifs pour faire péter un continent entier à prix réduit, et on retrouve dans ce triste concentré de testostérone dépourvu de neurone des têtes comme Gene Hackman (très mauvais), Fred Ward (pas exploité), Randall "Tex" Cobb (caricature de nounours brutal qui se sacrifiera grenade à la main), et même Patrick Swayze (le gros fou des armes qui doit faire ses preuves car plus jeune). Bon sang que c'est nul, et même dangereux pour la cervelle avec une telle densité de clichés guerriers grotesques. Kotcheff nous fait son propre "Rambo 2" avant l'heure, sans Stallone et dans une recette encore pire (à confirmer).

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le 26 mars 2025

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Morrinson

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