Rocky accumule les nanars. Il est toujours aussi riche, il vie le rêve américain. Et puis, tout s’écroule. Il revient dans son quartier. Il remet sa veste en cuir et son chapeau. Il reprend son chapeau. Il reprend la clope (que le succès avait viré, on se demande bien pourquoi). Bref, Rocky redevient Rocky, le vrai.
Mais ça ne suffit pas à en faire un Rocky 1. Mais au moins, on se pose plus, et on revient vers les personnages. Paulie se calme niveau lourdeur, Rocky reprend sa façon de parler, son fils (joué par son fils) a son propre arc narratif, et la psychologie reprend le pas, dans les sombres ruelles, loin des lumières du ring.
Rocky prend sous son aile Tommy Morrison « MachinGun », un jeune boxeur qui en veut. Il va lui apprendre à boxer, s’amuser avec lui, et délaisser son fils, à qui il interdit le combat, lui disant qu’il vaut mieux faire des études. Un fils qui va s’écarter de lui, comme dans de trop nombreux films.
Rocky V fait don se côtoyer le bon et le déjà-vu. Le retour aux sources aux clichés de la lutte père-fils et de la trahison de l’élève. Là où cette deuxième demeure l’axe principal et est donc racontée en entier et au premier plan, on ressent les coupes concernant la première. Le fils se met d’un coup à s’entrainer au-milieu du clipshow d’entrainement, alors que jusque là ça lui étais interdit…
On découvre aussi la notion du Rocky entraineur : ce n’est plus lui qui se bat, ce n’est plus lui qui s’entraine…même s’il en meurt d’envie. Ce qui emmène à un combat de fin à la fois décevant et prévisible mais également justifié par le scénario.
Au final, Rocky V est un bon revirement face à ce que la saga devenait. Et une façon honnête bien que bateau de clôturer cette saga, comme l’explicite clairement ce passage de flambeau et ce générique de fin façon diapos souvenirs, sans doute la partie la plus émouvante du film.